Le Journal de Montreal - Weekend
LA BONNE STRATÉGIE DE COEUR DE PIRATE
Icône pop et désormais « patronne » de Bravo Musique, Coeur de pirate n’a pas chômé lors du « congé de maladie » suivant son opération aux cordes vocales en mars dernier. En effet, l’auteure-compositrice-interprète a renoué avec ses premiers amours – son piano – pour Perséides, un album instrumental s’inscrivant par la bande dans la manne du moment : la mouvance néoclassique. ENTRE TIMING ET SURPRISE
Comme mentionné ici précédemment, la pandémie a également eu un impact sur les habitudes musicales de plusieurs mélomanes. Ainsi, plusieurs plateformes à la Spotify rapportent que la popularité de genres plus instrumentaux (le classique, l’ambiant) monte en flèche. Je vous confirme d’ailleurs que la pianiste Alexandra Stréliski compte parmi les artistes les plus appréciés chez QUB musique. Sans parler d’opportunisme, Perséides profite tout de même d’un timing impeccable.
En prime : le LP est osé en plus de s’avérer émouvant à souhait. On ne va pas se leurrer : personne ne s’attendait à 1) un album surprise de Coeur de pirate ce mois-ci et 2) à une oeuvre instrumentale de surcroît.
BAUME POUR LES TYMPANS
Véritable mappemonde musicale, Perséides est également – par ses titres – un parcours de lieux marquants visités par la principale intéressée. Un baume à défaut de prendre le large en ces temps pandémiques, en effet.
Côté musique, Béatrice Martin offre un album aux mélodies quand même près de ses compositions habituellement chantées
(ses fans seront donc conquis d’avance), mais l’occasion et la réalisation intimiste – sans fioritures – en font une oeuvre qui tire sur plusieurs cordes à la fois.
Tour à tour source de chaleur et de larmes (je suis un gros bébé lala, faut dire), Perséides est une bonne dose « ça va bien aller » alors qu’on entame – je l’espère – le dernier kilomètre de cette damnée crise.