Le Journal de Montreal - Weekend

DANS L’UNIVERS MUSICAL DE RICHARD Z.SIROIS

- STÉPHANE PLANTE

Si vous avez regardé les spectacles et les sketches de RBO, vous n’êtes pas sans savoir que la musique a occupé une place de premier plan dans la carrière du groupe. Même s’il ne se sentait pas interpellé par les tours de chant de plus en plus fréquents de la formation, Richard Z. Sirois n’en est pas moins un solide mélomane.

Doté d’une érudition et d’une mémoire remarquabl­e, il parvient à mettre en parallèle sur sa page Facebook, Le vinyle de l’insomniaqu­e, des anecdotes personnell­es et des albums-clés de sa vie. Pour le plus grand plaisir des fans toujours plus nombreux.

Après tout, à ses balbutieme­nts radiophoni­ques en 1981, Rock et Belles Oreilles devait être une émission consacrée au rock...

Richard, au départ à la radio de CIBL, vous vouliez faire jouer la musique qu’on n’entendait pas ailleurs. Comment découvriez-vous ces groupes ?

Guy [A. Lepage] et moi, on était très rock alternatif. On achetait des revues, on se tenait pas mal au courant. On parlait de B-52’s, de Talking Heads, des Clash, des Sex Pistols, du courant punk. Tout le courant new wave, ça ne passait pas à la radio.

Quels magazines rock lisais-tu ?

Il y avait des journaux comme Pop rock. J’y ai même déjà écrit des trucs. J’achetais le Rolling Stone ,le Circus ,le Creem, le Rock’n’Folk. Au cégep et à l’université, j’écrivais des critiques, des chroniques rock. Ça m’a forcé à être à l’affût de plein de choses. On s’informait comme ça. Internet n’existait pas.

As-tu assisté aux premiers « shows » punk de la scène montréalai­se ?

J’ai vu un spectacle de D.O.A. [Dead on Arrival] dans une espèce de hangar. Il fallait arriver par la ruelle. J’ai aussi vu le premier spectacle rap de l’histoire au Québec. C’était au Café Campus avec GrandMixer DST (devenu Grand Mixer DXT par la suite), entre autres. Les gens du Café Campus étaient à l’affût de ce qui se passait à New York.

À part ceux de RBO et des Bleu Poudre, quels sont tes albums d’humour préférés ?

Les deux Paul et Paul : Rémi AM/FM et le spectacle de Paul et Paul. J’ai trois albums des Cyniques aussi. Là, je cherche un album des Carcasses que j’ai déjà eu, mais que je ne trouve plus.

Tu te définis comme étant nostalgiqu­e, mais est-ce que tu t’intéresses aux nouveautés ?

Oui, par mes enfants. J’ai un garçon de 31 ans, une fille de 22 ans et un garçon de 20 ans. Quand ils étaient jeunes, c’est moi qui leur faisais découvrir la musique. Et tu vois, c’est mon grand garçon qui m’a fait découvrir Radiohead.

Mon garçon de 20 ans m’a dit : « Papa, ça n’a aucun sens que tu n’aies pas fait d’article sur Kanye West ! » Et ma fille m’a dit : « Papa, je vais te renier si tu ne fais pas une chronique sur Billie Eilish ! » Les artistes comme Koriass, Dead Obies, Fouki, Loud, c’est vraiment mes enfants qui me les ont fait découvrir.

Le vinyle de l’insomniaqu­e, est-ce une manière de reprendre le projet que tu avais en tête avec RBO au départ ?

C’est pas loin de ça. Ce qui est arrivé avec Le vinyle, c’est que j’ai écrit sur Facebook pour l’anniversai­re du décès de mon père, le 30 janvier. Mon plus jeune garçon m’a dit : « Papa, j’ai aimé ça, ton texte. C’était émotif, c’était touchant. » Et mon garçon ne me fait pas souvent ce genre de commentair­es. Je lui ai dit : « C’est gentil, mais je ne peux pas écrire ça chaque jour. » Et mon garçon m’a répondu : « Écris sur ce que t’aimes... » Ça a été un déclic instantané.

Est-ce que t’aimerais éventuelle­ment réunir tes textes dans un livre ?

Ça pourrait être un beau projet parce que j’aime l’écriture. Je suis rendu à environ 68 chroniques. [...] Ça me prendrait du recul pour tout relire, retravaill­er et corriger, mais ça pourrait être un beau projet.

Vous pouvez lire les chroniques de Richard Z. Sirois sur sa page Le vinyle de l’insomniaqu­e.

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PHOTO D’ARCHIVES AGENCE QMI

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