Le Journal de Montreal - Weekend

Bien dans son corps, bien dans sa tête

L’activité physique a un impact favorable sur la santé mentale, l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) le répète depuis plusieurs années. Lorsque les gyms et les centres de conditionn­ement physique ont dû fermer à cause de la situation sa

- SAMUEL PRADIER

Alors qu’elle s’entraînait de quatre à cinq fois par semaine avec son groupe de CrossFit Mission Inten-Cité, à la Cité des Arts et des Sports de Valleyfiel­d, Jasmine Goupil a dû tout arrêter.

« C’est surtout pendant l’hiver que j’ai trouvé ça difficile, confie cette dernière. J’ai loué de l’équipement pour m’entraîner à la maison avec des cours en ligne, mais ce n’était pas optimal. Je suis passée à un entraîneme­nt par semaine. » Cet arrêt soudain et non volontaire d’activité physique régulière a nécessaire­ment eu une incidence sur son énergie et sa santé mentale.

« Je travaille beaucoup en tant qu’agente immobilièr­e, et ça me prend une heure d’entraîneme­nt plusieurs fois par semaine pour être bien. Le but de mon entraîneme­nt est surtout pour garder la forme, tant psychologi­que que physique. »

Jasmine trouve maintenant difficile de s’y remettre.

« Quand tu fais trois ou quatre entraîneme­nts par semaine, tu n’as plus mal le lendemain. J’ai aussi perdu tous les acquis que j’avais après un an de pratique assidue. En ce moment, c’est comme si je recommença­is à zéro. C’est démotivant de voir que tous les efforts fournis sont réduits à néant… »

Aux yeux du psychologu­e Jacques Forest, le niveau d’attentes de Jasmine doit être revu.

« Si elle a perdu son niveau de forme, elle doit calibrer ses attentes avant de remonter au niveau supérieur. Si elle avait du plaisir à être autant en forme, elle doit se fixer un but par rapport à elle-même, et elle va progresser. Elle doit aussi s’écouter, ne pas être rigide, mais rester discipliné­e. »

RETOUR INTENSIF

Pour Jocelyn Rémillard, la reprise de l’entraîneme­nt est complète et salutaire. « Ça fait quelques années que je suis un adepte du gym. Avant la pandémie, j’y allais entre quatre et cinq fois par semaine, et la fermeture a eu un gros impact sur moi. C’était vraiment difficile, car ça faisait partie de mon quotidien. » Depuis la réouvertur­e, il est retourné au gym quasiment chaque jour.

« C’est difficile de voir que je ne cours plus aussi vite, que je ne lève plus aussi lourd, que je ne fais plus autant de répétition­s et que je suis brûlé plus rapidement. Heureuseme­nt, pendant le confinemen­t, je me suis mis au régime Keto et j’ai perdu du poids. Mais ça va être plus long pour retrouver mes acquis en musculatio­n. »

Comme beaucoup, Jocelyn a quand même tenté de s’entraîner tout seul à la maison durant la pandémie.

« J’avais un peu d’équipement à la maison. J’ai essayé fort, mais mes entraîneme­nts étaient moins intenses, moins nombreux et moins longs. La motivation n’était plus là. »

Les longs mois de confinemen­t et de couvre-feu lui ont aussi laissé une impression de vacuité. « Je n’avais plus le gym et on avait moins d’activités. J’avais parfois l’impression de perdre des jours, car je n’avais aucun accompliss­ement personnel », déplore-t-il.

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