Le Journal de Montreal - Weekend

EXPLORATEU­R DE LA PSYCHÉ HUMAINE

De MixMania à Big Brother Célébrités en passant par les séries documentai­res Shotgun Ménard, Ils de jour, elles de nuit ou Fin de mois, Frédéric Gieling a toujours été un fin observateu­r de la psychologi­e humaine.

- EMMANUELLE PLANTE Collaborat­ion spéciale emmanuelle.plante @quebecorme­dia.com

La formule du Meilleur pâtissier du Québec, qu’animent Marie-Ève Janvier et Joël Legendre, ne fait pas exception. À travers les défis, les réussites comme les embûches, on y révèle les valeurs et la personnali­té de gens animés par la même passion. Le réalisateu­r nous donne quelques ingrédient­s clés de ce rendez-vous gourmand.

Faire une téléréalit­é demande une distributi­on rigoureuse. Quel a été le premier critère qui a motivé vos choix : les aptitudes ou la personnali­té ?

C’est vraiment la pâtisserie qui guide le show. Dès la première audition, les candidats ont préparé des trucs devant nous. Un ancien chef pâtissier était présent et leur posait des questions. Ils devaient savoir pâtisser. Dans un deuxième temps, on y allait avec la personnali­té. Une série comme celle-là est un miroir de notre société. La belle diversité du casting nous permet de mettre en valeur différents types d’influences et d’approches. La pâtisserie appelle à la douceur. Ce sont des gens très méticuleux qui tranchent avec l’image de la cuisine en général.

En réalisant un show aussi alléchant, comment as-tu élaboré l’environnem­ent visuel ?

Pour moi ce qui était important c’est que ça soit lumineux, qu’on voit la nature à travers les fenêtres de la tente. La signature fait très été, gourmand, insouciant. On voulait que ça soit un antidote à la grisaille de la pandémie.

Comment se conçoit un épisode ?

On tourne chaque épisode en un jour et demi ou deux jours, dépendamme­nt du nombre de joueurs et du temps alloué aux défis. L’important pour l’horaire, c’était de ne jamais se retrouver dans une situation où on ne pouvait pas goûter. Les desserts sont faits pour être dégustés après leur préparatio­n, pas le lendemain. Une immense équipe travaille en arrière afin de s’assurer que les candidats ont tout ce qu’il leur faut pour les recettes, elle en vérifie la faisabilit­é, prépare les ingrédient­s. Il faut savoir que les candidats ont été mis au courant des thèmes afin de soumettre leurs plans. C’est l’fun de voir comment chacun en fait son interpréta­tion. Les défis techniques, eux, sont toujours une surprise. Contrairem­ent aux autres compétitio­ns de cuisine, il y a beaucoup d’entraide entre les pâtissiers. Ultimement, ils ne gagnent pas d’argent. Juste un titre. Et dans notre version, on ajoute la publicatio­n d’un livre, mais les gens sont vraiment là pour s’amuser.

Comment arrives-tu à suivre toutes les étapes d’une recette, à tout voir, surtout quand il y a autant de participan­ts ?

J’aime avant tout scénariser des histoires. Habituelle­ment, la régie est séparée du plateau, mais ici elle est directemen­t derrière le poste de dégustatio­n. Je pouvais donc me promener sur le plateau pour sentir le pouls, voir où chacun en était. Nous avons aussi travaillé avec Yves Petit, chef pâtissier et enseignant retraité de l’ITHQ, qui se promenait comme moi entre les différents postes de travail et qui pouvait m’informer qu’une telle avait mis trop de sucre ou qu’un tel avait sauté une étape ou qu’une technique n’était pas au point.

Après avoir été témoin de plusieurs dizaines de recettes spectacula­ires, peux-tu dire quel a été le plus gros défi des candidats ?

La maîtrise du chocolat. C’est à la fois subtil et compliqué. Je ne pouvais pas m’en douter. En plus du défi qu’elle représente, il faut ajouter qu’on tournait en août à la grosse chaleur. La pâtisserie ne se cuisine pas à la grande chaleur. Nous étions sous une tente climatisée, mais quelques degrés peuvent faire rater une recette. C’est une affaire de méthodolog­ie et de science tout en étant créatif. D’ailleurs, les candidats se sont échangé beaucoup d’informatio­ns. Ils sont devenus des amis et sont toujours en contact. Avoir créé un événement humain est pour moi une belle victoire.

Disponible sur VRAI

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Le meilleur pâtissier du Québec. 5 QUESTIONS À FRÉDÉRIC GIELING, RÉALISATEU­R DU MEILLEUR PÂTISSIER DU QUÉBEC
Les candidats de l’émission Le meilleur pâtissier du Québec. 5 QUESTIONS À FRÉDÉRIC GIELING, RÉALISATEU­R DU MEILLEUR PÂTISSIER DU QUÉBEC
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