Le Journal de Montreal - Weekend
ENFIN UN HOMMAGE DIGNE DE CE NOM POUR YOKO ONO
Femme d’arts inclassable souvent associée à la rupture des Beatles dans la culture populaire (alors que, dans les faits, la présence de la dame dans l’entourage du Fab Four n’était qu’une goutte dans un océan de guéguerres d’ego), Yoko Ono a droit à un hommage à la hauteur de son talent cette semaine avec Ocean Child : Songs of Yoko Ono, une compilation de reprises comptant autant sur l’apport de contemporains (David Byrne de Talking Heads y participe) que d’artistes qui pourraient bien suivre dans ses pas (les sensations Sharon Van Etten et Japanese Breakfast s’y retrouvent également).
Le projet mené par Ben Gibbard, dont le groupe Death Cab For Cutie adapte ici Waiting for the Sunrise, s’avère surprenant et s’il peut contribuer à un quelconque retour du balancier pour Mme Ono, tant mieux.
REPRISES, MAIS PAS TANT
Tout d’abord, le pot (aussi minuscule puisse-il être) : c’est un énième hommage sous forme de reprises, en effet. Un projet plus éclaté – à l’image de la carrière de Yoko Ono – aurait été apprécié, mais – du même coup – aurait potentiellement nui à une des cibles du produit (autant artistiquement qu’économiquement) : rejoindre un maximum de mélomanes.
Puis, les fleurs, plus nombreuses celle-là : comme Yoko Ono s’est taillé une place dans les arts alternatifs depuis des décennies, son oeuvre musicale demeure essentiellement méconnue du grand public (outre sa participation à Happy Xmas, évidemment).
En gros, malgré sa nature, Ocean Child : Songs of Yoko Ono est rafraîchissant, car il rassemble des adaptations fidèles aux genres propres des interprètes réunis ici tout en offrant un avant-goût de la palette sonore incroyable de l’« hommagée ».
Bref, l’aventure vous donnera l’envie de découvrir la discographie de Yoko Ono et c’est tant mieux ainsi.