Le Journal de Montreal - Weekend

UNE AMÈRE DÉCEPTION

Texas Chainsaw Massacre ★★ Un film de David Blue Garcia. Avec Sarah Yarkin, Mark Burnham et Elsie Fisher

- BRUNO LAPOINTE

C’est désormais officiel : on a perdu tout espoir de voir le célèbre Leatherfac­e retrouver ses lettres de noblesse.

Il était jadis le plus redoutable, le plus brutal et le plus terrifiant des croquemita­ines du septième art. Mais plus maintenant. Le nouveau chapitre de la saga Texas Chainsaw Massacre continue d’enliser Leatherfac­e dans les sables mouvants de la médiocrité.

Difficile, d’ailleurs, d’y reconnaîtr­e ce tueur qui a hanté nos cauchemars durant tant d’années. Car outre la tronçonneu­se et le masque de chair humaine, on retrouve ici un Leatherfac­e dénaturé qui a tourné le dos à ses [bonnes ?] vieilles habitudes et son modus operandi original.

ROUTINIER ET BANAL

Car s’il décime aujourd’hui une nouvelle bande d’amis – tous plus unidimensi­onnels et génériques les uns que les autres – c’est de manière presque routinière et peu inventive qu’il procède. Pas de changement de masque, pas de corps suspendus à des crochets. Exit les éléments qui nous avaient marqués au fer rouge lors de

ses débuts au cinéma.

Le flou narratif entourant l’âge du personnage n’aura également jamais été aussi problémati­que. C’est en effet un Leatherfac­e beaucoup trop fringant qui traque ici ses victimes, lui qui devrait selon toute vraisembla­nce avoir déjà passé le cap des 70 ans depuis un moment déjà.

Quant à l’idée de ramener l’héroïne d’antan, elle n’a pratiqueme­nt aucun impact narratif ou émotionnel. Non seulement le personnage est ici sous-utilisé, mais il a également dû être confié à l’actrice Olwen Fouéré puisque son interprète originale, Marilyn Burns, est malheureus­ement décédée en 2014.

Bref, on est loin d’une Jamie Lee Curtis qui reprend les traits de Laurie Strode pour affronter à nouveau Michael Myers dans les plus récents chapitres d’Halloween.

Seule mince consolatio­n : les amateurs de plaies béantes sanguinole­ntes et des scènes de boucheries explicites y trouveront quelques moments fugaces d’euphorie. Ceux-ci ne suffiront malheureus­ement pas à faire avaler cette dure pilule qu’est Texas Chainsaw Massacre.

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