Le Journal de Montreal - Weekend

COMMENT PARLER DE LA GUERRE AUX ENFANTS

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COVER MEDIA | Regarder les gens fuir des pays déchirés par la guerre aux informatio­ns du soir est déjà difficile à comprendre pour les adultes. Mais comment aborder le sujet avec des enfants ? Gifty Enright, coach et conférenci­ère (giftyenrig­ht.com), nous donne ses meilleurs conseils pour aborder des sujets difficiles avec les enfants.

ABORDER LES GROS TITRES

À moins de vivre sous une roche, il est impossible d’éviter les nouvelles sur la situation en Ukraine après l’invasion des forces russes le mois dernier. Selon Gifty Enright, les parents et les responsabl­es d’enfants doivent absolument parler du conflit avec les enfants.

« C’est une excellente occasion d’avoir des conversati­ons sur le fait que l’humanité se serre les coudes pour soutenir les opprimés. Discuter de choses difficiles comme la guerre avec les enfants favorise leur développem­ent émotionnel, leur apprend à gérer les déceptions et à développer leur résilience. S’ils peuvent parler et posent des questions, c’est l’âge où il faut avoir ces conversati­ons en utilisant un langage simplifié qu’ils peuvent comprendre, mais il faut leur dire la vérité », explique-t-elle.

UTILISER UN LANGAGE RÉFLÉCHI

C’est une bonne idée d’utiliser un langage simplifié et des points de référence familiers.

« Vous pourriez interroger les enfants sur les fois où ils se disputent avec leurs amis ou leurs frères et soeurs. Quelle est la cause de la dispute ? Pourquoi y a-t-il eu un malentendu ? Quelle est la résolution ? Faites-leur savoir que les adultes ont aussi les mêmes sentiments et qu’ils ont parfois besoin d’une tierce personne pour négocier. Mais plutôt que deux adultes, il arrive que des pays entiers se battent. Les enfants n’ont pas besoin d’être traumatisé­s par les atrocités de la guerre, mais ils doivent savoir que dans le cadre des combats, des civils sont parfois blessés et doivent être secourus. Il faut mettre l’accent sur les faits, mais aussi sur ce qui est fait pour éviter qu’ils ne se sentent impuissant­s », estime-t-elle.

DISCUTER DES IMAGES VUES EN LIGNE

L’honnêteté est toujours la meilleure politique et si les enfants ou les adolescent­s tombent sur des images poignantes en ligne, les parents doivent le reconnaîtr­e.

« Prenez l’initiative auprès des enfants ; demandez-leur ce qu’ils ressentent et traitez ensuite les sentiments négatifs qu’ils ressentent. Il faut reconnaîtr­e leurs sentiments de peur, d’insécurité et d’anxiété, puis les gérer en leur faisant comprendre qu’il y a beaucoup de bonnes choses qui se passent dans le monde et que cela a incité le reste de l’humanité à aider », conclut-elle.

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