Le Journal de Montreal - Weekend

DANS L’UNIVERS MUSICAL DE MARIE-ANNICK LÉPINE

Alors qu’on entraperço­it la fin possible du confinemen­t, Marie-Annick Lépine s’apprête à offrir les chansons de son dernier album dans bien des salles québécoise­s.

- STÉPHANE PLANTE

Son groupe Les Cowboys Fringants, pourtant bien établi depuis plus de deux décennies, a vu l’éternel épisode pandémique contrecarr­er les plans de ses tournées à plus d’une reprise.

Ce répit forcé a donné l’occasion à la violoniste de formation de peaufiner les chansons de son album Entre Beaurivage et L’Ange-Gardien.

Tout ça combiné à ses nouvelles fonctions de gestionnai­re culturelle au Vieux Palais de justice de L’Assomption. Sans compter les deux bambins à la maison qui doivent, eux aussi, la garder très occupée.

Même si elle n’a pas le temps de s’ennuyer avec un horaire si chargé, elle garde l’oreille attentive à toutes découverte­s musicales.

Ton album est sorti au début de décembre. As-tu eu des spectacles annulés à cause des mesures sanitaires avant les Fêtes ?

Non. J’ai sorti mon album et les Cowboys avaient une tournée très condensée. Le plan, c’était de commencer les spectacles solos au mois de mai. Là-dedans, il y a quand même aussi deux shows jeunesse que je fais encore avec mon précédent album, J’ai brodé mon coeur.

Comment trouves-tu le temps de pondre un album avec un horaire assez chargé ?

Les deux dernières années ont été assez pénibles. Tout a été reporté. Ça m’a laissé beaucoup de temps pour finaliser un disque solo. Les Cowboys ont réussi à bien s’occuper tout de même. On a fait un beau spectacle avec l’OSM, le film L’Amérique pleure, l’album Les nuits de Repentigny. Une fois que tout ça était terminé, ça nous laissait quand même l’année 2021 assez libre.

Tu joues plusieurs instrument­s, mais lequel as-tu appris en premier ?

J’ai appris le piano en premier à l’âge de 5 ans. J’ai fait deux ans de piano avant de passer au violon.

Le premier spectacle qui t’a marquée en tant que spectatric­e ?

Daniel Lavoie. J’avais vraiment apprécié. Un beau spectacle qu’il avait donné à Repentigny en plein air à l’époque. C’est un des premiers vrais concerts que j’ai vus aussi. Il avait déjà tous ces gros hits.

Le premier album que tu t’es acheté avec ton argent ?

Moi-même je me surprends à répondre ça, mais c’est Georges Moustaki, ses plus grands succès ! Pourtant, quand j’étais plus jeune, j’ai eu la cassette d’Europe, Def Leppard, New Kids on the Block et Samantha Fox… Mais, que j’ai payé de ma poche, c’était Georges Moustaki. Il y avait aussi Paul Piché À qui appartient l’beau temps. Richard Séguin, Double vie, c’est un des premiers aussi.

As-tu eu une phase musicale à l’adolescenc­e qui te fait sourire aujourd’hui ?

Non, j’étais quand même assez grunge. J’étais une fan de Nirvana, de Pearl Jam, et je trouve encore que c’est de l’excellente musique. Mais, c’est vrai que je connaissai­s par coeur l’album The Power of Love de Céline Dion. Mais je ne suis pas gênée de ça. C’était quand même des super belles chansons. Mais c’est très différent de Nirvana !

Tu as conçu le visuel de tes pochettes d’album. Mais quelles seraient tes pochettes d’album préférées ?

Tricot machine me vient en tête. Aussi, Plume Latraverse a toujours eu de super pochettes. On aime le côté pince-sans-rire et humoristiq­ue avec les jeux de mots de Plume.

J’ai mis beaucoup d’heures sur mes deux premières pochettes. Pour mon premier album, c’est moi qui ai fait toutes les toiles. Pour le deuxième, j’avais découpé puis fait du collage de différents tissus. Des pochettes comme ça qui prennent autant de temps à faire, il n’y en a pas tant parce qu’on se rend compte que c’est un peu du temps perdu ! (Rires)

Un parolier ou une parolière qui t’inspire ?

Vincent Vallières écrit très bien. J’aime aussi son style musical. C’est mon genre : un peu folk, un peu années 1970. J’ai un respect total envers Simon Proulx des Trois Accords aussi. Il a réussi à garder le même créneau humoristiq­ue un peu déluré durant 20 ans.

Ariane Moffatt écrit vraiment bien aussi. J’ai beaucoup de respect pour ceux qui réussissen­t à durer dans le métier parce que je sais que c’est tellement difficile.

Sara Dufour, c’est mon autre coup de coeur. L’écriture parfaite, très tomboy dans son approche. Maude Audet, aussi, c’est franchemen­t bien écrit, bien fait.

Un artiste que tu apprécies depuis longtemps et que tu aimes encore aujourd’hui ?

Catherine Durand. Elle m’a accompagné­e à chacun de mes spectacles solos. C’est une artiste profession­nelle jusqu’au bout des doigts. Elle a réussi à gagner sa vie tout en restant dans la marge. Elle devrait être plus connue au Québec.

Avec de jeunes enfants, est-ce qu’il y a une chanson pour enfants que tu n’es plus capable d’entendre ?

Ça va peut-être être bizarre ce que je vais dire, mais ma grande fille de 9 ans, depuis la sortie de mon album jeunesse en 2016, s’endort avec mon album tous les soirs. Ça fait que je suis plus capable de l’entendre ! (Rires)

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