Le Journal de Montreal - Weekend

50 ANS DE MÉTAL HURLANT

Judas Priest fête ses 50 ans. La formation britanniqu­e s’amène au Québec avec une tournée où elle pige dans les incontourn­ables et même dans son tout premier album lancé en 1974.

- YVES LECLERC

Quelques heures avant de monter sur scène à Nashville, le 23 mars dernier, le chanteur Rob Halford est relaxe et volubile.

« La tournée est incroyable, fantastiqu­e et absolument sensationn­elle. C’est une grande joie et un grand honneur d’être toujours là et de célébrer 50 ans de heavy métal. On ressent un énorme sentiment de fierté. C’est jubilatoir­e », a lancé le grand prêtre de ce genre musical, âgé de 70 ans.

Pour Halford, les amateurs qui sont au rendez-vous permettent à la formation originaire de Birmingham d’être toujours en vie.

« On a les meilleurs fans au monde. C’est ce qui permet au sang de circuler dans les veines de Judas Priest », a-t-il fait remarquer, lors d’un entretien via la plateforme Zoom.

Halford précise que Judas Priest ne s’assoit jamais sur ses lauriers.

« On travaille fort. Il n’y a pas d’autres façons pour réussir. On accepte uniquement ce qui est le meilleur. Tout repose sur la qualité de la musique et des albums. Il faut que ça soit bon », a-t-il expliqué.

DES CHOIX DIFFICILES

Le chanteur indique que le choix des chansons, avec 18 albums au compteur, n’a pas été facile à faire pour cette tournée anniversai­re qui s’arrêtera dimanche au Centre Vidéotron, et lundi à la Place Bell, à Laval.

« C’est comme aller dans un grand restaurant français et avoir envie de manger tout ce qu’il y a sur le menu. Tout le monde avait des idées et on a mis ça dans un chapeau. On a essayé de faire de notre mieux et de mettre l’accent sur des albums, des décennies, que ça soit dynamique et que ça se déploie de la bonne façon. Ça va de

Rocka Rolla à Firepower ,etça fonctionne », a-t-il mentionné.

On peut voir, sur YouTube, un clip où la formation interprète cette pièce dans les studios de la BBC en 1972.

« On a écrit ça à nos débuts et ça fonctionne toujours en 2022.

Rocka Rolla est un bel exemple d’une chanson qui a établi une connexion entre les amateurs et le groupe », a fait savoir le chanteur.

L’album British Steel, lancé au printemps 1980, sur lequel on retrouve les Breaking the Law, Living After Midnight, Metal Gods, Grinder et United ,apermis à la formation de s’établir et de faire sa place.

« On avait donné énormément de spectacles et parcouru des millions de kilomètres. C’était le fruit de dix ans de travail. On a ensuite navigué d’album en album, de tournée en tournée et de spectacle en spectacle. Tu dois y mettre les efforts et l’énergie. Ça prend de la variété et il faut aussi prendre des risques, être aventureux et se donner des défis. Je crois, et je ne dis pas ça pour me vanter, qu’on a cette capacité de pouvoir atteindre les gens », a-t-il indiqué.

Le chanteur revient sur cette drôle d’idée, qui a été abandonnée, de partir en tournée avec un seul guitariste. Les fans ont réagi négativeme­nt.

« C’était stupide. Je ne sais pas comment on a pu penser que ça pouvait être une bonne idée. On va mettre ça sur le dos de la vieillesse et d’un deux minutes de folie », a-t-il lancé en riant.

UN DERNIER ALBUM

Après cette tournée, qui se terminera à l’été 2023, Rob Halford, Ian Hill, Glenn Tipton, Richie Hawkins et Scott Travis entreront en studio compléter le 19e album de la formation.

« On va ensuite lancer l’album et repartir sur la route. Cet opus sera bon, fort, puissant et métal. On ne s’attendait pas à ce que Firepower soit aussi bien accueilli et il faut construire à partir de ça », a-t-il fait savoir.

Rob Halford est conscient, à 70 ans, que l’horloge joue un peu contre lui. Le prochain album de Judas Priest pourrait être le dernier.

« L’âge, ça n’a pas d’importance. C’est plus le physique qui est difficile. Je n’ai plus 20 ans. C’est frustrant pour moi en tant que chanteur. Tout le monde est très consistant, mais ma voix, parfois, ne veut pas toujours collaborer. Les fans savent que je fais du mieux que je peux. Ce n’est pas facile », a-t-il admis, bien humblement, quelques minutes avant l’heure du thé.

Rob Halford avoue vivre un petit moment de nervosité avant d’entamer le cri final de Victim of Changes.

« J’espère, à ce moment, que je vais être capable de trouver la note et de faire la note et que quelque chose va sortir de mes cordes vocales », a-t-il dit.

La formation américaine Queensrÿch­e, sans le chanteur Geoff Tate, se produira en première partie de Judas Priest.

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JUDAS PRIEST

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