Le Journal de Montreal - Weekend

LES 70 ANS DE CHANTONS SOUS LA PLUIE

- ISABELLE HONTEBEYRI­E

La comédie musicale Chantons sous la pluie, coréalisée et chorégraph­iée par Gene Kelly et Stanley Donen, suit trois vedettes hollywoodi­ennes (incarnées par Gene Kelly, Donald O’Connor et Debbie Reynolds) à la fin des années 1920 (oui, déjà 100 ans !) alors qu’elles doivent passer du cinéma muet au cinéma parlant.

Chantons sous la pluie, sorti le 11 avril 1952 en Amérique du Nord, entame sa septième décennie. Pourquoi ne pas se plonger dans la petite histoire de ce grand classique avec ces cinq faits méconnus ?

√ Au moment de sa sortie, Chantons sous la pluie a été éclipsé par Un Américain à Paris, mettant également en vedette Gene Kelly. Car, sortie en novembre 1951, la comédie musicale avait raflé pas moins de six Oscars, dont celui du meilleur film lors de la cérémonie qui s’était tenue trois semaines avant que Chantons sous la pluie prenne l’affiche. √ Contrairem­ent aux habitudes des studios de l’époque, Chantons sous la pluie n’est pas l’adaptation d’une comédie musicale de Broadway. Le scénario, écrit par le duo légendaire formé d’Adolph Green et de Betty Comden (Tous en scène de Vincente Minnelli, père de Liza) est original. Par contre, le long métrage a été utilisé par le producteur Arthur Freed pour « recycler » des pièces musicales qu’il avait écrites auparavant. C’est notamment le cas de Singin’ in the Rain, la chanson phare du film, qui avait été créée pour Hollywood chante et danse de 1929 et interprété­e par Cliff Edwards et… Joan Crawford. L’unique pièce composée spécifique­ment pour le film ? Make ‘Em Laugh.

√ Debbie Reynolds, la mère de Carrie Fisher, n’avait que 19 ans à l’époque – elle a fêté son anniversai­re sur le plateau – et aucune expérience de danse malgré son passé de gymnaste et de chanteuse. Gene Kelly s’est, au moment de l’audition, engagé à lui apprendre les ficelles du métier, comme il l’avait fait pour Frank Sinatra. La jeune fille a travaillé sans discontinu­er, mais les exigences de Gene Kelly étaient telles qu’un jour, elle est allée se cacher sous un piano pour pleurer. C’est là que

Fred Astaire l’a trouvée par hasard et il lui a donné des cours de danse pendant plusieurs semaines.

√ Gene Kelly était un « bourreau de travail », selon les mots de Debbie Reynolds, perfection­niste à l’extrême et il s’imposait également une discipline de fer. La fameuse scène de Singin’ in the Rain a pris sept jours à être filmée, l’acteur et coréalisat­eur passant ainsi six heures par jour sous de la fausse pluie, ce qui a fini par le rendre malade. Mais, même avec de la fièvre, Gene Kelly a continué à danser et à chanter. Par ailleurs et contrairem­ent à de nombreuses rumeurs, la pluie n’a jamais été créée avec un mélange d’eau et de lait pour la rendre plus visible, les éclairagis­tes ont tout simplement placé des projecteur­s derrière le déluge.

√ L’ensemble de la production s’est révélée être un projet titanesque dont personne n’avait mesuré l’ampleur. Après l’embauche de Cyd Charisse pour la scène Broadway Melody, ajoutée quasiment à la fin du tournage, Gene Kelly a dû s’assurer que la chorégraph­ie et les mouvements de caméra ne révèlent jamais qu’elle était plus grande que lui. Le numéro Good Morning – filmé sans coupures – a nécessité pas moins de 40 prises et 14 heures ininterrom­pues de tournage… Debbie Reynolds avouant quelques années plus tard que ses pieds saignaient au terme de cette journée. Et enfin, le costumier Walter Plunkett a avoué que son travail pour Chantons sous la pluie avait été plus compliqué que

celui pour… Autant en emporte le vent.

En effet, contrairem­ent au public de 1939 qui ne se rappelait pas la mode qui prévalait à l’époque de la guerre de Sécession, les spectateur­s se souvenaien­t des années 1920, ce qui l’avait obligé à plus de rigueur, la comédie musicale nécessitan­t la création de 500 costumes.

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