Le Journal de Montreal - Weekend
ON NE CHANGE PAS UNE FORMULE GAGNANTE
Le couple formé par Christian Clavier et Chantal Lauby fait toujours rire.
D’aucuns diront que les plaisanteries sont éculées, que, sous couvert de comédie, le réalisateur et coscénariste Philippe de Chauveron accumule les clichés racistes et que le tout, franco-français, n’amuse plus au bout de trois films.
Et pourtant, on rit. Beaucoup, même. Pourtant, on se laisse porter par le scénario et les dialogues qui, même s’ils n’ont rien de transcendant ni même de mémorable, détendent efficacement. Car Philippe de Chauveron utilise l’actualité pour se moquer gentiment, mais efficacement, des végétariens, du conflit israélo-palestinien, de l’art moderne, et de bien d’autres aspects de la société moderne.
Cette fois, Marie (Chantal Lauby) et Claude (Christian Clavier) Verneuil s’apprêtent à fêter leurs 40 ans de mariage. Leurs filles Isabelle (Frédérique Bel), Ségolène (Émilie Caen), Laure (Élodie Fontan) et Odile (Alice David) leur organisent donc une fête surprise. Leur idée ? Inviter les parents de leurs maris afin de célébrer le tout en famille.
On se doute bien que les réjouissances ne se dérouleront pas sans heurts, David (Ary Abittan) et Rachid (Medi Sadoun) se disputent gravement, André (Pascal NZonzi) et Madeleine Koffi (Salimata Kamate) s’incrustent, au grand déplaisir de Claude, tandis que Charles (Noom Diawara) incarne un Christ noir dans une pièce de théâtre et que les oeuvres de Ségolène sont repérées par un collectionneur (Jochen Hägele).
Quelques scènes émergent du lot, comme notamment la dispute de voisins entre David et Rachid qui prend immédiatement des allures de guerre israélo-palestinienne – mur inclus –, la critique du roman de Claude par André et le tour en montgolfière de Marie et Claude qui ajoute un élément émotif nécessaire.
Alors, ça ne vole peut-être pas haut, mais Qu’est-ce qu’on a tous fait au Bon Dieu ? a le mérite de nous sortir de notre quotidien. Et ça, ça fait toujours du bien.