Le Journal de Montreal - Weekend
DE RETOUR… JUSTE POUR [RE]VOIR LE MONDE
1997. La Chicane décroche son premier contrat d’album, celui qui lui permettra de lancer En catimini. La suite, on la connaît. Elle s’est imbriquée dans notre ADN musical collectif, à grands coups de Calvaire, Juste pour voir le monde et Tu peux partir. Un quart de siècle plus tard, La Chicane n’a toujours pas dit son dernier mot. Loin de là, même, promet Boom Desjardins.
« C’est un privilège de pouvoir traverser les années. Et ça, on le doit entièrement à nos chansons. Des bonnes tounes, ça reste intemporel, ça résiste à l’épreuve du temps », avance Boom Desjardins, en entretien avec Le Journal.
Il est vrai que les succès de La Chicane n’ont jamais cessé de faire vibrer les mélomanes québécois. Difficile en effet de s’asseoir près d’un feu ou encore dans un karaoké sans entendre quelqu’un « chanter » (le terme peut parfois être généreux, surtout dans ce deuxième lieu) un Calvaire bien senti ou un Juste pour voir le monde rassembleur.
Ça, ça se ressent également dans les concerts donnés par Boom Desjardins et sa bande, toujours aussi populaires qu’à l’époque de leur premier album. Leur plus récente tournée, celle soulignant le 20e anniversaire du groupe, s’est récemment terminée au terme de 180 représentations. Un succès inespéré pour le rockeur de 50 ans.
« On est toujours surpris de voir que les diffuseurs sont aussi enthousiastes à l’idée de nous avoir, que les fans répondent encore et remplissent nos salles. C’est l’fun ! Et nous, tant qu’on continuera à avoir du fun, on va continuer », déclare Boom Desjardins.
NOUVEAU MATÉRIEL ORIGINAL
Mais pour faire des spectacles – et ainsi, cultiver ce « fun » primordial –, rien de mieux que d’avoir de nouvelles pièces à proposer. Et près de 15 ans après la sortie de leur dernier album studio, La Chicane était bien mûre pour regarnir sa discographie.
C’est donc ce que le groupe s’apprête à faire aujourd’hui avec Quand ça va ben, un nouvel effort attendu sur les plateformes d’écoute dans quelques jours. Boom Desjardins s’avoue fébrile à l’idée d’enfin lancer ces chansons.
Pourquoi « enfin » ? Parce qu’il y a déjà un bon moment que ces nouvelles pièces dorment dans les cartons du chanteur et sa bande ; d’abord attendu sur le marché au printemps 2020, Quand ça va ben avu sa sortie repoussée lorsque la pandémie a frappé de plein fouet la planète et l’industrie musicale. Il était donc plus prudent d’attendre avant de le dévoiler… entre autres, en raison de son titre.
« On ne pouvait quand même pas lancer un album qui s’appelle Quand ça va ben à un moment où tout allait mal ! » lance Boom Desjardins en riant.
« On a tellement entendu dire “ça va bien aller” depuis le début de la pandémie. Maintenant que les mesures sanitaires s’assouplissent davantage et avec le port du masque qui n’est plus obligatoire, on voit la lumière au bout du tunnel. Je pense qu’on peut enfin dire que ça va bien. C’est le moment de faire honneur à notre titre et de le lancer, cet album-là », poursuit le chanteur.
« SUIVRE LE POULS »
Même après avoir sommeillé dans le silence durant ces deux années, les titres que le groupe propose aujourd’hui n’ont rien perdu de leur pertinence ni de leur actualité, assure Boom Desjardins. Leurs thèmes, à l’instar des autres incontournables du répertoire de La Chicane, se veulent universels, fédérateurs et rassembleurs.
De quoi est-il question ? De séparation, santé mentale, choc des générations et le nouveau mode de vie adopté par Éric Maheu, sobre depuis maintenant plus de six ans.
« On a toujours essayé de suivre le pouls des gens, de chanter des choses qu’ils vivent et dans lesquelles ils se reconnaissent. Parce que, dans le fond, c’est pour ça qu’on fait ce métier-là », dit Boom Desjardins.
« Un acteur veut qu’on se souvienne de lui pour ses films. Un chanteur, lui, il veut que les gens l’arrêtent dans la rue pour lui dire qu’une de ses tounes l’a accompagné dans des funérailles, un mariage ou encore une thérapie. C’est pour ça que je fais ce métier-là : je chante pour toucher les gens », conclut-il.