Le Journal de Montreal - Weekend

DANS L’UNIVERS MUSICAL DE GAB PAQUET

Difficile d’apposer un terme précis pour qualifier la production musicale de Gab Paquet. Tantôt pop, tantôt rock, teinté de kitsch, le chanteur ne s’impose aucune limite pour puiser dans les genres qui ont marqué son parcours musical.

- STÉPHANE PLANTE

Et ça s’entend amplement sur son album La force d’Éros sorti en février 2021. Quand il n’écrit pas des chansons, ses oreilles captent instantané­ment les sons qui pourraient influencer ses prochains opus.

Tu devais avoir hâte que les spectacles reprennent ?

Vraiment ! Pour nous, l’expérience se vit vraiment en spectacle. Au début, c’était un peu plus difficile avec les mesures. Dans nos spectacles, les gens veulent être debout, danser, s’approcher de la scène. Mais on vient de finir la tournée Séduire pour survivre et, à la fin, les gens étaient debout puis ils pouvaient presque enlever le masque. Ça fait vraiment du bien.

Est-ce que tu t’imposes une routine de travail quand t’écris ou en studio ?

En studio, oui. Je travaille avec Simon Paradis. C’est lui qui va imposer cette routine. Ça me sort un peu de ma zone de travail habituelle qui est un peu floue. C’est un peu disparate. Je compose beaucoup, j’écris beaucoup, sauf que de faire une synthèse pour aboutir à une chanson que je trouve parfaite, des fois c’est très long.

Quand t’as préparé ton dernier album, as-tu sorti des disques pour te rappeler comment tu voulais que ça sonne ?

Oui. On a sorti beaucoup d’influences. Pour La force d’Éros, il y a eu des artistes comme Isaac Hayes qu’on a écoutés pour le soul des années 70. On a sorti Limp Bizkit un moment donné pour 1-800-666SEXE. On n’écoute pas nécessaire­ment du nu métal, mais on voulait que ça soit sur la coche. On a sorti nos albums des BB pour écouter des « power ballads » pour faire des chansons comme Âme soeur. Parce qu’on voulait savoir comment le « drum » sonnait. On s’est rendu compte que dans les balades dans les années 90, le « drummer » jouait très fort même si la chanson est douce. On a écouté du vieux Gainsbourg pour la première chanson, Force d’Éros. Son matériel des années 80, Love on the Beat.

Quel âge avais-tu quand tu as commencé à écrire des chansons ?

J’avais 19 ans. Je ne savais pas vraiment jouer de musique. J’ai commencé à faire de la musique en composant en fait, mais c’était vraiment pas bon. C’était l’horreur ! Je composais en anglais au début. En anglais un peu approximat­if. Je tripais sur le prog. J’écoutais du Genesis, du King Crimson puis on essayait d’être prog et être mystiques dans ce qu’on faisait en musique. Je me suis mis à connaître la chanson française parce que je travaillai­s à la plonge, puis un de mes amis mettait toujours la cassette de George Brassens en boucle. Je me suis rendu compte que chanter en français, ça pouvait vraiment être bon et ça m’a inspiré.

Un album que tu peux écouter sans sauter de tounes ?

Il y a des albums des Beatles. Un album de Léo Ferré sur les poètes maudits Verlaine et Rimbaud. Je l’adore d’un bout à l’autre. Des albums de punk de Descendent­s, j’aime bien ça. Daniel Balavoine, Sauver l’amour, c’est un album que je peux écouter d’un bout à l’autre.

Y a-t-il une époque musicale que tu aurais aimé vivre en temps réel ?

La fin des années 60 et les années 70. On dirait qu’on essaie juste maintenant de reproduire cet âge d’or de la culture musicale mondiale. Dans les années 60, j’aurais pu aller voir George Brassens en spectacle. Les grands de la chanson étaient encore là. Black Sabbath ! Je les ai vus en spectacle en 2015, mais c’est pas pareil c’est sûr.

Ton parolier ou ta parolière préféré.e ?

Bien sûr, il y a Brassens. Je m’intéresse beaucoup, oui, à la chanson, mais aussi à la littératur­e surtout. Brassens, Brel, Léo Ferré, tous ces paroliers-là, je les trouve géniaux. Richard Desjardins. Même si c’est moins dans le style que je fais. Daniel Bélanger, je l’adore aussi. Philippe Katerine, dans son absurdité, son kitsch, sa simplicité.

Ton dernier coup de coeur musical ?

J’aime bien Ariane Roy. J’adore son nouvel album. Valence en spectacle, j’ai vraiment aimé ça aussi. J’aime beaucoup Comment Debord.

Ta toune d’été préférée ?

Sea, Sex & Sun de Serge Gainsbourg. C’est la première fois que Gainsbourg accédait au palmarès en étant lui-même interprète. J’ai acheté le « best of » de Gainsbourg quand j’étais jeune pour le découvrir. Je m’étais dit : « c’est insupporta­ble ! » (rires) Love on the Beat, je la supporte plus aujourd’hui, mais c’est quand même marquant quand tu connais pas l’oeuvre de Gainsbourg pis tu tombes sur ça comme première chanson !

Tes projets pour les semaines à venir ?

Cet été, on a des spectacles dans les festivals. Ça commence avec Santa Teresa, on fait le Festival d’été de Québec. Et on rentre en préprod pour le prochain album en juin. On sort un « single » en mai déjà. C’est une chanson qu’on n’avait pas mise sur le dernier album. Ça va être l’objet d’un clip qui va sortir aussi sûrement au début de l’été.

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