Le Journal de Montreal - Weekend

UN ACCÈS PRIVILÉGIÉ À LA FAUNE ANIMALE

5 questions à Marie-Ève Potvin, productric­e au contenu d’Un zoo pas comme les autres

- EMMANUELLE PLANTE Collaborat­ion spéciale emmanuelle.plante@quebecorme­dia.com

Marie-Ève Potvin est une fille de contenu aguerrie qui a fait sa marque aussi bien dans des production­s culturelle­s que scientifiq­ues. Recherchis­te, scénariste, elle réalisait récemment le documentai­re Derrière la porte d’un proche aidant. Animaux à la retraite, 100 % animal et Fous des animaux ,ne sont que quelques-uns des projets qui confirment son amour pour les animaux. C’est cette passion qui l’a menée au zoo Miller, qu’elle nous fait connaître grâce à Un zoo pas comme les autres, qui en est à sa quatrième saison.

Un zoo pas comme les autres s’est rapidement installée au coeur des gens. À quoi attribues-tu ça ?

Les gens sont tombés en amour avec Clifford et Émilie parce qu’ils sont vrais et qu’ils voient à quel point ils ont à coeur leur mission. Cliff est drôle, super créatif, débrouilla­rd. C’est un vrai papa gâteau pour les animaux. C’était beau de le voir installer les jeux pour les oursons. On ressent son bonheur de leur faire plaisir. Émilie est une passionnée, complèteme­nt dédiée aux animaux. Elle a la capacité de se mettre dans leur peau, de les comprendre. Il lui arrive de se réveiller toutes les deux heures pour nourrir un rouge-gorge blessé dans son sous-sol. Pour eux, toutes les vies sont importante­s. Malgré leur succès, ils sont restés eux-mêmes.

Dans la série, nous avons accès aux pensionnai­res du zoo, mais aussi à tous ceux qui sont rescapés.

C’est une immense partie de leur travail et c’est ce que les gens connaissen­t le moins. Ça permet de faire de l’éducation. Avant de relâcher un animal, il passe un test de comporteme­nt. S’il est trop amical, il ne sera pas relâché. Le but est qu’il redevienne sauvage. Plus d’une centaine d’animaux sont réhabilité­s chaque année.

Vous documentez des êtres vivants sur lesquels vous n’avez pas de contrôle. Comment vous vous y prenez ?

C’est la partie la plus difficile parce qu’en télé, on aime prévoir les choses. Heureuseme­nt, l’équipe est extraordin­aire et s’adapte rapidement. On prévoit deux jours de tournage pour un épisode. Je prépare toujours un plan avec ce que l’on souhaite tourner. Mais il arrive souvent que le matin, on chiffonne l’horaire et qu’on suive ce qui se passe. L’interventi­on vétérinair­e d’un ours est difficile à évaluer, car on ne sait pas combien de temps il faudra pour le faire passer par la porte étroite ou pour l’endormir. Même chose pour une naissance d’un tapir. Il y a toujours de l’imprévu dans le quotidien du zoo. Il faut aussi donner le temps aux animaux de nous apprivoise­r. C’est un temps où il ne se passe rien, mais qui est essentiel.

Est-ce qu’il y a des animaux qui sont « kid kodak » ?

Plusieurs. Les ours Opy et Chibs sont très curieux. Ils vont toujours voir ce que prépare Cliff. Quand il leur a posé un hamac, ils se sont tout de suite précipités pour embarquer dedans. Louna la louve était toujours joyeuse. Elle aimait se faire gratter la bedaine. Les lémurs sont mes chouchous. Ils sont toujours willing. Quand on fait une période d’enrichisse­ment, ils sont gentils et délicats avec les caméramans, ils leur donnent des bisous. On a fait du yoga dans leur enclos, ils ont participé. La plupart des animaux savent que caméra veut dire récompense ! Avec les animaux plus gênés, furtifs ou solitaires, on filme de loin ou on installe des GoPro. Sur le plateau on a toujours misé sur la sécurité des équipes et le bien-être des animaux. Rien n’est forcé.

En quatre saisons, tu as dû vivre des moments privilégié­s autant tristes qu’heureux. Lesquels ont retenu ton attention ?

Le jour où Louna est décédée suite à une chirurgie est probableme­nt le moment le plus difficile. Je suis encore émue quand j’en parle. C’était une golden retriever dans un corps de louve. Quand on s’est retiré avec la caméra, on a tous pleuré. Nous avons pris une longue pause. Tout le monde a été affecté par son départ. Des moments heureux, il y en a tellement ! Mais je pense qu’avoir vu la sortie d’hibernatio­n d’Opy et Chibs est un grand privilège. Il y avait une grosse croûte de neige et Clifford est allé voir s’ils dormaient. Il a tourné la tête en nous faisant un gros sourire. Les ours sont sortis de leur tanière. Ils étaient fous raides. Un moment de pure joie, de bonheur.

Un zoo pas comme les autres Lundi 19 h 30 à TVA

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Marie-Ève Potvin
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