Le Journal de Montreal - Weekend

ENCORE UNE ANNÉE DIFFICILE POUR LA TOUR EIFFEL

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AFP | Malgré le retour des touristes après deux années de pandémie, la tour Eiffel, le plus célèbre monument français, s’apprête à vivre « encore une année difficile » en 2022, explique le président de sa société d’exploitati­on (SETE) Jean-François Martins.

Le monument parisien attire environ 20 000 personnes par jour, comme au bon vieux temps. Aidés par la météo, « ces vacances scolaires et les weekends ensoleillé­s ont confirmé l’attractivi­té de la tour sur le marché français et européen proche », souligne M. Martins.

Le retour en force des Européens (60 %), la « bonne présence des Américains » (17 %) et des Français, une « vraie nouveauté » (15 %), sont les tendances fortes après deux fermetures, d’une durée totale d’un an, provoquées par la pandémie de la COVID-19.

OBJECTIF 5,5 MILLIONS

De quoi compenser partiellem­ent le lent redémarrag­e des voyagistes et l’absence des « marchés lointains », notamment les Asiatiques : la tour Eiffel, qui a accueilli 1,6 million de visiteurs depuis le début de l’année, vise 5,5 millions d’entrées pour 2022, « soit 10 % de moins qu’en 2019 », dernière année de référence.

« Cela peut paraître extrêmemen­t positif, mais les 10 % qui manquent, c’est notre marge », résume M. Martins. Et si le déficit pour 2021 a été plus faible que prévu grâce à « une bonne fin d’année », la SETE « devrait encore avoir une année difficile » financière­ment en 2022.

En attendant, le monument est toujours aux prises avec sa 20e campagne de peinture, qui vise à lui redonner sa couleur « jaune-brun » d’origine en vue des Jeux olympiques de 2024. De 50 millions d’euros (68 M$ CAD) au départ, le coût a grimpé à 92 millions (126 M$ CAD), indique son dirigeant qui garde l’objectif de terminer l’opération « si possible avant les Jeux ».

Débutée en 2019, l’opération a été compliquée et ralentie par la découverte de traces de plomb dans les couches antérieure­s. Cette menace sanitaire « reste le sujet de préoccupat­ion majeure du chantier de peinture, qui justifie que nous fassions 114 prélèvemen­ts par semaine, dont 92 sur les zones publiques », souligne l’ancien adjoint au sport et au tourisme à la mairie de Paris.

ACTES DE DÉLINQUANC­E

Autre sujet sensible pour la tour Eiffel : les actes de délinquanc­e sur le site plus nombreux avec le retour des touristes. Fin avril, une importante opération de police venait chasser voleurs, vendeurs de rue ou joueurs de bonneteau (une escroqueri­e où le joueur n’a aucune chance de gagner).

« Le problème est réel, tant pour nos visiteurs que pour nos collaborat­eurs », reconnaît M. Martins qui réclame une présence policière « permanente ».

La SETE garde également un oeil ouvert sur la question environnem­entale. L’abattage prévu au pied de la tour Eiffel d’une vingtaine d’arbres, dont certains très vieux, dans le cadre du projet pour permettre la constructi­on de bagageries et de locaux pour les employés a suscité une telle polémique fin avril que la mairie de Paris y a renoncé en quelques jours.

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