Le Journal de Montreal - Weekend
PÉTRA, LA CITÉ VERMEILLE
Il faut compter un minimum de deux heures trente d’autobus avant d’arriver au site archéologique, assurément l’escale la plus prometteuse de notre itinéraire. Durant le trajet, on découvre un peu la Jordanie qu’on s’imaginait avec ses paysages arides de roc et de poussière.
À l’arrivée, certains optent pour un cheval ou une voiturette électrique afin de traverser les 1,2 km du Sîq. À moins d’être limité par un souci de santé ou d’avoir follement envie de se la jouer à la Indiana Jones, il faut absolument parcourir à pied cet étroit corridor aux couleurs d’ocre et de rose. Car le Sîq se vit et se sent. Littéralement.
On pénètre dans la majestueuse gorge avec un mélange d’excitation et de fébrilité. Borné de part et d’autre de falaises culminant à quelque 80 mètres, le Sîq apparaît comme une véritable cathédrale naturelle où la lumière dessine de mouvants tableaux. C’est époustouflant de beauté ! Il suffit de s’arrêter, puis de tendre l’oreille pour entendre les parois rocheuses de grès rose enserrant le vaste canyon murmurer. On dirait qu’elles racontent les passages du peuple nomade. Elles laissent aussi deviner ces tombeaux qu’elles abritent et entrevoir un ingénieux système d’irrigation de l’eau lorsque la région était florissante. Il y a 2500 ans, Pétra était une véritable oasis au beau milieu du désert.
Au terme de la traversée apparaît enfin le « Trésor ». Impossible de ne pas éprouver une forte émotion, comme si on arrivait au terme d’un pèlerinage. Encaissé, superbement conservé, le Khazneh est d’une splendeur exceptionnelle avec sa superbe colonnade. Taillé à même le grès, le plus célèbre temple de Pétra ouvre sur l’envoûtante cité nabatéenne. On y découvre alors les impressionnants temples, maisons troglodytes, tombeaux et théâtres et rapidement, on réalise qu’on ne fera qu’effleurer bien sommairement les mystères de cette cité antique.