Le Journal de Montreal - Weekend

Dans une galaxie près de chez vous

Quinze années après son premier périple, l’USG Ishimura part à nouveau en orbite. Et cette fois-ci, c’est propulsé par le studio montréalai­s Motive que Dead Space part à la conquête d’une nouvelle génération d’adeptes.

- BRUNO LAPOINTE Le Journal de Montréal bruno.lapointe @quebecorme­dia.com

Les adeptes d’épouvante, comme les joueurs friands de frissons et de sensations fortes, sont bien familiaris­és avec Dead

Space. Bon nombre d’entre eux connaissen­t même la saga par coeur, ayant investi des heures incalculab­les dans ses trois chapitres principaux, lancés entre 2008 et 2013. Car autant son héros, Isaac Clarke, que ses vils Necromorph­es ont marqué au fer rouge leur époque et leur industrie. Dès son arrivée en magasins – et dans les clubs vidéo d’antan –, Dead Space est venu revigorer un genre jusqu’alors dominé par Resident Evil. Ce genre, le survival horror dans le jargon vidéoludiq­ue, n’allait plus jamais être le même.

« Le premier Dead Space a été une bouffée d’air frais pour le genre, atteste Philippe Ducharme, producteur sénior chez Motive. À l’époque, en 2008, l’expérience audio à elle seule était hallucinan­te. La musique, l’environnem­ent sonore, ça détonnait beaucoup de ce qui se faisait dans le survival horror. » Son impact a été aussi fort que durable. Roman Campos-Oriola, directeur créatif pour le remake de Dead Space, en remarque et apprécie encore aujourd’hui l’héritage dans certains jeux d’horreur immersifs.

« Au début, dans le survival horror, les joueurs avaient peur à cause de la prémisse du jeu, des choses horribles qui pouvaient arriver au personnage à l’écran. Mais avec Dead Space, le joueur devenait Isaac Clark ; il avait donc peur pour lui-même. J’ai sen ti ce legs dans Resident Evil 7, ilya quelques années, par exemple », avance-t-il.

ENTIÈREMEN­T REVU

Une nouvelle génération peut donc désormais s’initier à l’univers de Dead Space grâce à cette relecture sur laquelle le studio Motive a travaillé depuis un peu plus de deux ans. Lancé il y a quelques jours, son travail ramène les joueurs dans l’espace pour qu’ils y explorent le mythique vaisseau minier qu’est l’USG Ishimura… et ses hordes de créatures sanguinair­es dont grouillent les couloirs et moindres recoins sombres.

C’est toutefois bien plus qu’une simple cure de jeunesse esthétique qu’on offre aujourd’hui au classique. Certes, la prémisse et l’intrigue empruntent souvent les mêmes détours, mais l’univers qu’on redécouvre aujourd’hui se veut actualisé et bonifié, atténuant un quelconque sentiment de déjà-vu anticipé par les adeptes de la première heure. Il n’a en fait jamais été question de livrer une copie carbone du Dead Space originel en se contentant de lui redonner un peu de son lustre fané après toutes ces années.

« Notre but n’était pas de refaire le jeu tel qu’il était, confirme Roman Campos-Oriola. Tout le monde a une mémoire différente de Dead Space selon s’ils y ont joué il y a 6 mois ou encore 14 ans. L’idée était de rendre hommage à l’original, de le refaire à l’image de ce qui nous reste en mémoire.

On a voulu en livrer une version idéalisée et enrichie, en y injectant des éléments qui sont arrivés plus tard dans la franchise, par exemple. »

Un de ces exemples ? Le vaisseau entier a été complèteme­nt revu, ses ponts redessinés et réaménagés un à un. Le joueur peut ainsi désormais explorer l’USG Ishimura à sa guise, libre d’amorcer diverses quêtes secondaire­s parallèlem­ent à l’intrigue principale. L’expérience s’en trouve, bien évidemment, moins linéaire et plus flexible.

« On voulait faire en sorte que ça devienne un endroit plus réel, plus cohérent », résume Roman Campos-Oriola.

RETOUR DANS L’ESPACE ?

Maintenant que Dead Space a été lancé en orbite, une question demeure sur toutes les lèvres : Motive cherchera-t-il à continuer à e xplorer les confins de l’espace et à soumettre Isaac Clarke à de nouvelles épreuves, inédites ou reconstrui­tes ? Rencontré en amont de la sortie, Philippe Ducharme a préféré se montrer vague… mais alimentant tout de même les espoirs des fans. « On va se poser et voir la réception du jeu, autant chez les critiques que les fans et la communauté. À partir de là, on pourra penser à la suite. On a une belle équipe qui a beaucoup aimé travailler sur Dead Space et qui a une réelle passion pour ce jeu. Alors c’est certain qu’on aimerait bâtir là-dessus », avance-t-il.

Dead Space est présenteme­nt offert sur PS5 et Xbox Series.

 ?? ??
 ?? ??
 ?? ??
 ?? PHOTOS FOURNIES PAR ELECTRONIC ARTS ??
PHOTOS FOURNIES PAR ELECTRONIC ARTS
 ?? ??
 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada