Le Journal de Montreal - Weekend

NOUVELLE APPROCHE

« Au début, quand tu commences, t’as envie de sortir plein de trucs pour que le monde sache que tu existes. Maintenant, le monde sait que j’existe. »

- CÉDRIC BÉLANGER

Et voilà pourquoi après avoir enfilé les lancements de Zay (2018), ZayZay (2019), l’album Génies en herbe avec Koriass (2020) et Grignotine­s de luxe (2020), FouKi a pris plus de deux ans avant de revenir à la charge avec Zayon.

« Il y a une autre approche, explique le rappeur. Tu ne sors pas de la musique juste pour sortir de la musique. Tu sors de la musique pour que ce soit vraiment bon. Ce n’est pas qu’il y a plus de pression, mais il y a une coche de plus à atteindre aujourd’hui, quand je fais une chanson. Je suis plus porté à dire huuum, peut-être qu’elle ne sera pas sur l’album alors qu’avant c’était sûr qu’elle serait sur l’album. »

Plus critique de ton travail ?

« Oui, beaucoup plus. »

UN GARS NOSTALGIQU­E

Sur Zayon, on découvre un FouKi nostalgiqu­e. En entrevue, le jeune homme de 26 ans se dit fasciné par les années 1960 à 1990, d’où un titre comme la chanson 80s.

« J’aurais aimé ça aller juste une journée dans ces années-là. Aller me pogner un roteux au Hot Dog Mont-Royal, à côté de chez nous, mais qu’on soit dans les années 1970. »

Une chanson comme Ségala ,oùilsesouv­ient de ses frasques de jeunesse avec ses amis sur le Plateau, en fournit un autre exemple éloquent.

« Il y a toujours un peu de nostalgie qui arrive dans un album », dit-il avec pudeur.

GINETTE RENO EN DEMANDE

Comme tout rappeur, FouKi a quelques invités sur son album. Le nom de l’Acadien P’tit Belliveau (St-Han Quinzou) étonne.

« J’avais approché Lisa LeBlanc, mais elle ne voulait pas. Finalement, je suis allé voir P’tit Bell, et c’était encore mieux. C’est tellement un bon rappeur. Au départ, on voulait une deuxième partie plus banjo, plus chantée, mais finalement il a rappé tout le long. C’était parfait. »

La présence sur la chanson On l’fait d’Imposs, pionnier du rap queb au sein de Muzion, tombe davantage sous le sens.

« On a vraiment connecté la première fois qu’on s’est rencontré. »

Il ne manque que… Ginette Reno, à qui FouKi ne tient pas du tout rigueur de l’avoir rebaptisé Funky au Gala de l’ADISQ. Au contraire.

« C’est sûr que j’aimerais faire un feat avec elle un jour, mais je ne lui ai pas reparlé. Nous avions reçu une offre pour Infoman et elle avait refusé. »

C’est lancé dans l’univers.

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