Le Journal de Montreal - Weekend

RENÉ RICHARD CYR RENOUE AVEC SA PASSION DU JEU

- DANIEL DAIGNAULT

René Richard Cyr défend l’un des personnage­s principaux de Fragments, la nouvelle dramatique écrite par Serge Boucher. Un rôle qu’il a interprété avec beaucoup de bonheur, et une série qui lui a permis, encore une fois, de renouer avec son métier de comédien.

Après avoir brillé dans les deux saisons de C’est comme ça que je t’aime, René Richard était très heureux lorsqu’on lui a téléphoné pour lui offrir un rôle dans cette nouvelle série.

« C’est sûr que lorsque tu reçois un coup de téléphone pour t’offrir un personnage écrit par Serge Boucher dans une série réalisée par Claude Desrosiers, c’est un vrai cadeau et tu veux être à la hauteur. Quand je lisais les textes, je me disais : “Est-ce que je vais être capable ?” Parce que moi, je suis un petit moteur, je parle vite, je prends de la place et je m’énerve, alors que mon personnage, Paul-André, est un auteur de séries télé. Il ressemble un peu à Serge Boucher. Ce personnage ne parle pas tant que ça, il écoute, il est plus introspect­if. »

UN RETOUR DANS LE PASSÉ

Le tournage de cette série n’a pas été de tout repos, puisque l’équipe a été forcée d’arrêter le travail à deux reprises en raison de la COVID-19. Outre René Richard, la série met en vedette Céline Bonnier, James Hyndman et Luc Guérin. À noter que des sauts dans le passé sont effectués dans cette dramatique, ainsi qu’une réinterpré­tation des personnage­s, alors âgés dans la jeune vingtaine, par d’autres comédiens.

« C’était formidable de partager un rôle avec un autre acteur. Étienne Courville, qui incarne mon personnage plus jeune, est formidable ! On s’est vus une ou deux fois et on se disait qu’on pourrait se trouver un tic commun », raconte René Richard.

ENFIN, IL JOUE !

Avant de jouer dans Fragments, René Richard a brillé dans la peau du Caïd dans C’est comme ça que je t’aime ,un personnage qui sortait complèteme­nt des sentiers battus. « J’ai passé je ne sais pas combien d’années à répéter : “J’aimerais ça jouer, je suis un acteur frustré. Je fais de la mise en scène, mais je veux jouer, je veux jouer !” Mais là, je ne peux plus dire ça à cause de C’est comme ça que je t’aime, à cause de Fragments, à cause de quelques autres affaires. Comme quoi il y a des portes qui peuvent s’ouvrir à 64 ans ! » C’est bien sûr valorisant pour un artiste de la trempe de René Richard Cyr de constater qu’on pense à lui pour interpréte­r des personnage­s, et il ne demande pas mieux que de combiner ce travail à celui de metteur en scène.

« Quand François Létourneau t’appelle, tu dis oui. C’est un cadeau de jouer dans ses séries. S’il veut que je fasse une poignée de porte, je vais aller le faire. Si Serge Boucher m’avait dit que je ferais le rôle d’un waiter qui sert un café, j’aurais aussi été content d’y aller. On n’est jamais meilleur que ceux avec qui on joue, ceux avec qui on travaille. On pleurait tous en lisant les scènes de Fragments, ça n’avait pas de bon sens. Les derniers épisodes, ça arrache le coeur de beauté. »

DES RÊVES ET LA RÉALITÉ

En me fiant à la trame de la série Fragments, j’ai demandé à René Richard si les promesses et les rêves qu’il avait quand il était jeune se sont concrétisé­s.

« Ceux pour lesquels j’ai travaillé fort ont abouti. Je pense que l’effort demeure le meilleur atout. Mais avec le temps, il y a aussi les gens que j’ai perdus de vue et que j’aurais aimé ne pas perdre de vue. Mais la vie nous amène ailleurs. » René Richard ajoute que ce sont surtout des professeur­s qui l’ont marqué. « L’un d’entre eux m’avait écrit un jour, dans un livre, une phrase qui sonnait un peu comme : “C’est bien beau d’avoir du génie, mais encore faut-il le faire valoir !” Il devait me trouver brillant, mais son message était : “Travaille, mon petit maudit, assis-toi pas là-dessus !” »

Fragments est disponible sur Tou.tv Extra.

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