Le Journal de Montreal - Weekend
HOMMAGE À UN ARTISTE « GRANDIOSE » ET « 100 % LIBRE »
Coïncidant avec le centenaire de la naissance du célèbre peintre, le spectacle multimédia Riopelle symphonique vise à célébrer l’artiste unique qu’était Jean-Paul Riopelle. « On a développé un voyage qui raconte l’histoire incroyable de ce grand homme », indique l’idéateur et directeur artistique du projet, Nicolas Lemieux.
Cela fait déjà quelques années que Nicolas Lemieux rêvait de célébrer l’oeuvre de Jean-Paul Riopelle, son peintre favori. Après avoir eu le feu vert des ayants droit de l’artiste, il a mis sur pied un spectacle qui allait marier le visuel et la musique.
Dans Riopelle symphonique, on plonge bien sûr dans les oeuvres que l’artiste a créées durant sa vie – il y en a 82 dans le spectacle – mais on peut aussi écouter une musique originale créée par Serge Fiori et Blair Thomson.
« Quand j’ai analysé et décortiqué l’homme qu’il était, avec le côté caractériel, je me suis rendu compte que ça prenait un compositeur vraiment différent et capable de comprendre où je voulais aller dans ma vision globale », dit Nicolas Lemieux.
« La thématique, c’est que Jean-Paul Riopelle était un être 100 % libre, poursuit-il. Je voulais trouver un compositeur de musique classique et lui donner des balises à l’infini. C’était quand même tout un défi. Pour un gars comme Blair, j’aimais son côté très ouvert et très libre. »
RÉACTIONS VISCÉRALES
Blair Thomson a reçu sept chansons de Serge Fiori et il s’est fait dire par Nicolas Lemieux de les faire « exploser ».
« J’ai voulu pénétrer l’esthétique de Riopelle, dit le compositeur. Je me suis demandé pourquoi j’avais des réactions aussi viscérales, physiques et tactiles quand je regardais ses oeuvres. […] En toute humilité, j’ai essayé de respecter l’esprit de Riopelle et de magnifier ça avec l’orchestre. »
« Créer une oeuvre originale classique, c’est vraiment tout un défi, remarque Nicolas Lemieux. C’est l’une des affaires les plus difficiles en musique. »
Dans Riopelle symphonique, le public pourra apprécier les talents de près de 140 musiciens et choristes avec l’Orchestre symphonique de Montréal, les choeurs des Petits Chanteurs de Laval et le choeur Temps Fort, sous la direction d’Adam Johnson.
REPOUSSER LES LIMITES
Pour la conception visuelle et la mise en scène, on a fait appel à Marcella Grimaux, de Noisy Head Studio (Harmonium symphonique, Seul ensemble).
La conceptrice a eu accès à la documentation en haute résolution de Riopelle.
« On peut ainsi proposer une aventure visuelle, une manière de plonger dans sa création à lui assez exceptionnelle d’un point de vue du détail, dit-elle. C’est l’un des aspects avec lesquels on a eu beaucoup de plaisir à travailler. »
Déjà fan de Riopelle, Marcella Grimaux l’a découvert encore plus en travaillant sur ce projet. « Cette recherche-là m’a confirmé à quel point Riopelle était toujours prêt à repousser les limites. Il n’avait pas peur de l’inconnu. »
LES COSTUMES DE MARIE ST-PIERRE
Les artistes du spectacle porteront des costumes signés Marie St-Pierre.
« Elle a fait un travail incroyable, dit Nicolas Lemieux. On n’est pas habitué à avoir un orchestre symphonique avec des costumes. C’est vraiment particulier. Les gens vont avoir quelque chose de visuellement extrêmement fort, et au niveau auditif aussi avec l’orchestre. Tout se mélange pour rendre hommage à notre grand Jean-Paul Riopelle. »
Marie St-Pierre entretient un lien particulier avec Riopellle, puisque son père, Champlain Charest, était très proche du peintre. « Quand j’ai dit à Marie qu’on avait une thématique au niveau de l’oie sauvage, elle a fait un design de costume spectaculaire, indique Nicolas Lemieux. Quand Adam Johnson va entrer sur scène, les gens vont capoter. Ils n’ont jamais vu ça, une affaire de même. »
RENOMMÉE INTERNATIONALE
Riopelle symphonique n’a pas encore été dévoilé au public que le producteur rêve déjà de faire voyager le spectacle.
« On va aller à Québec. On vise aussi à faire du bruit à Ottawa, Toronto, Calgary et Vancouver, énumère-t-il. C’est dans les plans d’aller en Europe avec ce projet-là. Riopelle a une renommée internationale. »
Nicolas Lemieux aimerait aussi mettre son grain de sel dans le futur pavillon sur Jean-Paul Riopelle, qui devrait ouvrir en 2025 au Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ). « Il va y avoir plusieurs possibilités d’exploiter la musique qu’on a faite pour le spectacle. »