Le Journal de Montreal - Weekend

DANS L’UNIVERS MUSICAL VANILLE DE

En assumant un tournant plus folk avec son album La clairière, Vanille va bien au-delà des références habituelle­s du genre évoquant Dylan ou Donovan.

- STÉPHANE PLANTE

Vanille, alias Rachel Leblanc, véritable encyclopéd­ie musicale, nous convie à son enchanteme­nt pour les ambiances et les sonorités qui ont nourri son inspiratio­n.

Entre Soleil ‘96 et La clairière, est-ce qu’il y a des influences qui se sont ajoutées ?

À cent pour cent ! Quand j’ai fait le premier album, j’écoutais beaucoup de musique des années 90. Entre la sortie de Soleil ‘96 et aujourd’hui, j’ai commencé à écouter beaucoup de folk anglais. Des artistes comme Bridget St. John, Shirley Collins, Linda Perhacs… De grandes dames du folk. J’écoutais beaucoup de Vashti Bunyan aussi. Tout le côté cottagecor­e, imaginaire, campagnard, forestier, ça me plaisait beaucoup. Autant les thèmes que la musique ellemême, qui est tellement douce et introspect­ive.

As-tu fait écouter des albums ou des artistes précis en studio à ton équipe pour montrer le son que tu voulais retrouver sur

La clairière ?

J’ai deux musiciens qui jouent avec moi de la guitare classique et de la guitare 12 cordes, guitare acoustique. Je leur ai fait écouter l’album Give Me Take You de Duncan Brown. Un album de 1968 qui est un de mes albums préférés. J’avais jamais entendu une voix, un songwritin­g comme ça. Il y a un petit quelque chose de Paul McCartney.

Qu’est-ce que tes parents écoutaient à la maison ?

Mon père écoutait beaucoup Belle and Sebastian, que j’adorais aussi. C’est vraiment mon père qui m’a le plus fait écouter de musique. J’étais plus attirée par la musique alternativ­e que mon père écoutait. Quand j’avais 8-9 ans, j’écoutais déjà Arcade Fire. Mon groupe préféré, c’était Radiohead et j’avais 8 ans. Ça a l’air edgy, mais c’était juste normal.

Le premier show de musique qui t’a vraiment marquée ?

J’ai vu les Flaming Lips quand j’avais 14 ans, en 2010. C’était au Métropolis. C’était leur show où ils sortaient d’un vagin. Il y a une madame qui ouvre les jambes… Je regardais ça et je trouvais ça incroyable. C’est un show qui m’a marquée parce que j’ai trouvé l’énergie vraiment hot. Aussi, parce que je me suis endormie à la moitié. (Rires)

Quelle époque musicale aurais-tu aimé vivre en temps réel ?

J’aurais aimé vivre entre 1966 et 1972. L’affaire qui est tough, c’est de savoir où dans le monde. Il y avait la scène californie­nne à San Francisco. Il y avait la scène en Angleterre aussi. En 1968, il se passait des affaires psych à ces deux endroits-là. Si j’avais pu avoir 22 ans en 1968 dans le Laurel Canyon, j’aurais adoré ça.

Ton parolier ou ta parolière préférée ?

Dans mes préférés, c’est encore une fois Bridget St. John et Duncan Brown. Ils m’ont vraiment inspirée par leurs textes introspect­ifs, contemplat­ifs des saisons qui changent. J’aime aussi beaucoup Arthur, l’album Dreams and Images. C’est des textes quand même poétiques. Spirituels, mais pas nécessaire­ment religieux. Ça me parle beaucoup.

Est-ce qu’il y a un réalisateu­r ou un arrangeur à l’internatio­nal avec qui tu aimerais beaucoup travailler ?

Si on va dans l’inaccessib­le, j’aimerais vraiment travailler avec Jonathan Rado, qui a réalisé récemment l’album de Weyes Blood. C’est un gars de Foxygen. Il s’occupe aussi de Lemon Twigs que j’aime beaucoup. Sinon… Van Dyke Parks ! (Rires) Après tout, il a quand même arrangé l’album de Joanna Newsom (Ys).

Ta trame sonore préférée ?

C’est pas très long, mais ce serait La Jetée de Chris Marker.

Une chanson que tu aurais aimé écrire ?

Message personnel de Françoise Hardy.

Quand ton album Soleil ‘96 venait à peine de sortir, tu parlais déjà de ton album à venir… En ce moment, travailles-tu déjà sur un prochain album ?

Eh oui ! Évidemment.

Ça fait depuis le printemps déjà que La clairière est terminé. Donc, depuis le mois de mai, je travaille sur de nouvelles affaires. Si je peux donner un petit indice, je vais encore dans quelque chose de différent. J’ai le goût justement d’aller vers de quoi d’un peu plus sunshine pop. Des trucs comme Roger Nichols & The Small Circle of Friends, l’album éponyme, je l’adore. Avec beaucoup d’harmonies vocales. J’ai le goût de vraiment prendre mon temps pour le troisième pour qu’il soit vraiment parfait. J’ai le goût qu’il soit maximalist­e, quasiment à la David Axelrod.

Tes plans pour les mois à venir ?

J’ai les lancements qui commencent en février. On va tourner pas mal tout le printemps jusqu’au mois de mai. Je fais plein de salles au Québec, puis je vais à South by Southwest en mars. Et je retourne en France et en Belgique au mois de mai.

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