Le Journal de Montreal - Weekend
RIEN NE LÈVE
Channing Tatum et Steven Soderbergh ont enlevé tout ce qui faisait le charme – et la magie – des films précédents de la série Magic Mike.
Ce troisième épisode des tribulations du danseur Mike (Channing Tatum, qui est également producteur du long métrage) donne l’impression d’avoir été écrit, réalisé, joué et chorégraphié par une « intelligence » artificielle.
Voulant donner cette fois-ci un point de vue féminin avec le personnage de Salma Hayek, le scénariste Reid Carolin, aidé par Channing Tatum, s’est dit qu’il serait de bon ton d’ajouter une histoire d’amour, tombant ainsi la tête la première dans le piège des fades clichés et redites à l’eau de rose. Car on ne sait que trop ce qui se produit lorsque des hommes prétendent savoir ce que les femmes attendent comme romance.
PAS DE CHIMIE
Ainsi, Magic Mike : Dernière danse est vide de toute substance. Mike se rend donc à Londres après que Max (Salma Hayek, qui n’avait pas besoin d’ajouter ce navet à sa filmographie) lui a demandé de monter un spectacle de danseurs nus. Premier problème : l’absence totale de chimie entre Channing Tatum et Salma Hayek. Deuxième problème : leurs répliques étant atroces, les deux acteurs jouent forcément mal. Troisième problème et non des moindres : dans la tête du scénariste masculin, une femme amoureuse cesse d’être sexuelle.
Résultat, Dernière danse ne comprend aucune scène d’effeuillage. On a bien droit, deux fois, au corps un peu dénudé de Tatum, mais rien de plus.
Oui, tout est trop sage et trop sérieux dans cette comédie romantique qui ne veut pas s’assumer.
L’intrigue – une espèce de Pretty Woman à l’envers – est une insulte à l’intelligence des spectateurs, les situations sont d’une platitude affligeante et le spectacle monté par Mike, présenté en finale du long métrage, est d’un ennui total.
Comme dirait l’autre : « Circulez, il n’y a rien à voir. » Dommage, on aurait bien eu besoin d’un peu de chaleur durant ce trop long mois de février.