Le Journal de Montreal - Weekend

La fascinante soeur Imelda Dallaire, une pionnière de nos soins de santé modernes

- ÉVELYNE FERRON Historienn­e Collaborat­ion spéciale

Les archives du monastère des Augustines de Québec, en pleine expansion depuis quelques années, permettent de lever le voile sur le rôle méconnu d’une religieuse qui a pourtant joué un rôle important dans la modernisat­ion de nos soins de santé.

Entièremen­t rénové, le monastère est aujourd’hui devenu à la fois un hôtel et un centre de santé et de bien-être, avec des chambres réservées pour le personnel de la santé qui a besoin d’un moment de ressourcem­ent.

Le monastère des Augustines de Québec est aussi un important centre d’archives, dont la collection ne cesse d’être bonifiée par les ajouts venant des autres monastères des Augustines sur le territoire québécois comme ceux de

Chicoutimi, Roberval, Lévis, Montmagny ou Gaspé.

Les archiviste­s disposent présenteme­nt d’une collection d’au moins 40 000 documents et livres anciens.

La collection est très variée et toujours en cours de traitement, ce qui occasionne des découverte­s ou des redécouver­tes d’histoires de religieuse­s qui ont marqué la médecine québécoise à leur façon.

L’acquisitio­n des archives du monastère de Chicoutimi a par ailleurs permis aux archiviste­s de redécouvri­r l’histoire fascinante d’une ancienne soeur de choeur qui a été directrice de l’hôpital Hôtel-Dieu de Saint-Vallier de Chicoutimi de 1942 à 1963 et qui a reçu l’Ordre du Canada en 1984 pour son travail acharné : Imelda Dallaire.

PROGRÈS SCIENTIFIQ­UE

Depuis l’époque de la NouvelleFr­ance, les Augustines ont toujours suivi les avancées scientifiq­ues et technologi­ques de la médecine. Soeur

Marie-Joseph, de son nom laïc Imelda Dallaire, en est un excellent exemple.

Sous sa direction, l’Hôtel-Dieu de Chicoutimi a été à la fine pointe des soins de santé dans les années 1940-1960.

Elle y a fait ajouter des annexes afin d’augmenter les salles d’examen et d’opération, mais aussi le nombre de lits. L’hôpital en comptait 950 au tournant des années 1960.

VEDETTE DU MACLEANS EN 1960

Parallèlem­ent à la gestion de l’HôtelDieu, soeur Imelda Dallaire a aussi été membre du conseil d’administra­tion de l’hôpital et membre du Comité des hôpitaux du Québec.

En 1947, elle a obtenu son diplôme d’infirmière de l’Université Laval, de même qu’un certificat de sciences comptables de l’Institut Marguerite d’Youville.

Parmi les archives dépouillée­s récemment au monastère de Québec se trouve un article paru le 2 juillet 1960 dans le magazine Macleans.

L’article souligne à quel point l’HôtelDieu de Chicoutimi est à l’époque à la fine pointe des dernières technologi­es médicales – comme la télédiffus­ion couleur dans les salles d’opération – et louange les efforts de soeur Imelda Dallaire pour suivre de près les avancées médicales.

ENCENSÉE PAR DUPLESSIS

Le chef du départemen­t de chirurgie, Gérard Gagnon, y mentionne même à quel point tout est sous sa supervisio­n, même les salaires des employés.

Son travail sans relâche pour améliorer constammen­t les soins aux malades et pour fonder des hôpitaux comme ceux de Dolbeau et Jonquière, lui a même valu selon le Macleans le surnom de la meilleure femme d’affaires du Québec, aux dires de… Maurice Duplessis !

√ Une portion des archives des Augustines est par ailleurs accessible sur leur portail internet : archives. monastere.ca/

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Soeur Imelda Dallaire a joué un rôle important dans la modernisat­ion de nos soins de santé.
Imelda Dallaire a déjà été qualifiée de meilleure femme d’affaires du Québec par Maurice Duplessis. Soeur Imelda Dallaire a joué un rôle important dans la modernisat­ion de nos soins de santé.
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 ?? ?? En 1963, la religieuse avait quitté Chicoutimi pour fonder cet hôpital à Tripoli, au Liban.
En 1963, la religieuse avait quitté Chicoutimi pour fonder cet hôpital à Tripoli, au Liban.
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