Le Journal de Montreal - Weekend

HEUREUSE DE TRANSMETTR­E SON ART

Si vous la croisez dans la rue, vous la reconnaîtr­ez sûrement au premier regard. Aujourd’hui âgée de 47 ans, la comédienne et chanteuse Annie Cotton, qui brillait dans Watatatow, n’a presque pas changé.

- ÉRICK RÉMY

Trois décennies plus tard, nous l’avons rencontrée pour qu’elle nous parle d’elle, de ce qu’elle est devenue et de l’agence artistique qu’elle a lancée.

« Je suis toujours étonnée lorsque les gens me reconnaiss­ent. Ça arrive presque toutes les semaines, et ça me fait plaisir. Les reprises de Watatatow àlatélén’ont pas nui non plus », dira-t-elle, contente d’avoir encore une place dans la mémoire de celles et ceux qui désormais, comme elle, sont parents d’adolescent­s.

Après cette série culte jeunesse, Annie Cotton a donné la priorité à sa vie de couple, à l’éducation de ses enfants et à la transmissi­on de son savoir aux génération­s futures.

Elle a été formatrice en chant et en théâtre à l’école Le petit monde des artistes pendant 10 ans et aussi au Camp chanson de Petite-Vallée durant 14 ans.

ASSUMER SES DÉCISIONS

De sa cohorte de Watatatow, François Chénier, Chantal Lamarre, Yan England, Charles Lafortune, Suzanne Clément, Michel Charette et Sébastien Delorme, entre autres, brillent au firmament. Les envie-t-elle un peu parfois ?

« Leurs parcours sont extraordin­aires. C’est sûr que c’est très enviable d’avoir de telles carrières, mais j’ai fait des choix. Si j’avais continué, aurais-je pu tout accomplir en même temps ? Je l’ignore. Je me suis concentrée sur ma famille, l’enseigneme­nt et la transmissi­on de mon art. J’ai donné aux autres et à mes enfants ce que j’avais reçu. C’est dans ce rôle que je me suis sentie le plus à l’aise. Ç’a été le bon choix. »

L’AMOUR ET LA MUSIQUE

Annie est en couple depuis 25 ans avec Nelson Minville, gagnant du Festival en chanson de Petite-Vallée en 1989 et interprète-auteur-compositeu­r. On lui doit, entre autres, le succès Les bras de Satan (1990), primé au Festival internatio­nal de la chanson de Granby.

Depuis, il est derrière les chansons d’artistes tels que Céline Dion, Marc Dupré, Mario Pelchat, Laurence Jalbert, Luce Dufault, Roch Voisine, Ludovick Bourgeois et Brigitte Boisjoli. Il a été un précieux complice et un allié de taille dans la réussite de leur vie familiale.

« Puisque nous sommes travailleu­rs autonomes, il y avait toujours quelqu’un à la maison avec les gars. Nos parents et beaux-parents passaient l’été en Gaspésie pour s’occuper des enfants pendant que nous donnions des formations au Camp chanson, qui s’appelle maintenant le Camp Chanson Québecor, au Festival de Petite-Vallée. C’est vraiment une histoire de famille. » Vivant dans une maison pleine d’instrument­s musicaux, Annie a vu éclore au fil du temps le talent et les personnali­tés de ses trois fils. « Notre aîné, Léo, 22 ans, termine bientôt son bac en batterie à l’Université McGill. Jules, 20 ans, étudie la guitare au Cégep de Saint-Laurent et poursuivra ensuite à l’université. Et Henri, 14 ans, est bassiste et aussi comédien. Ils savent ce qu’ils ont le goût de faire dans la vie », dit-elle fièrement.

AGENTE ARTISTIQUE

Annie Cotton, qui fait de la suppléance en art dramatique dans une école, a décidé de se servir de son expérience et de sa connaissan­ce du milieu pour fonder, en 2020, son agence artistique, Autographe.

« Comme je m’occupe déjà de la carrière d’Henri, je me suis dit que je pourrais le faire pour d’autres. C’est encore petit et familial, mais on veut que ça grossisse. Des gens proches, dont nos enfants et mon conjoint, se sont greffés à l’agence. »

Henri, qui est en deuxième secondaire, commence peu à peu à faire sa place. On l’a récemment vu dans Comme des têtes pas de poule, à Télé-Québec, et ce n’est que le début.

L’histoire d’Annie et de ses hommes, Nelson et leurs garçons, est inspirante : 25 ans d’amour, des enfants accomplis et un avenir prometteur. Il est donc vrai que les gens heureux n’ont pas d’histoire ?

« Je trouve qu’on en a une très belle. Ensemble, on a fait la plus belle histoire qu’on pouvait. »

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ANNIE COTTON

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