Le Journal de Montreal - Weekend
RETOUR À SÉOUL : CHERCHER SES PARENTS
Présenté dans la section Un certain regard du Festival de Cannes, Retour à Séoul est un drame sensible et émouvant qui suit une jeune femme à la recherche de ses parents biologiques.
Frédérique Benoît (Park Ji-min) est Française. L’accent, le comportement, la culture… tout en elle vient de l’Hexagone. Mais pas tout à fait. Celle qu’on surnomme Freddie est d’origine asiatique et plus précisément coréenne.
Arrivée à Séoul, elle souhaite savoir pourquoi et comment elle a été adoptée par ses parents et, bien sûr, l’identité de ses parents biologiques. C’est avec son amie Tena (Guka Han) qu’elle prend contact avec le centre Hammond, qui a géré son adoption. Freddie découvre les subtilités des lois de son pays de naissance, les télégrammes à envoyer aux parents biologiques pour savoir s’ils veulent rencontrer leur enfant et elle fait ainsi la connaissance de son père (Oh Kwang-rok).
Ce Retour à Séoul, réalisé et écrit par le franco-vietnamien Davy Chou avait pour titre de travail All the People I’ll Never Be, qu’on peut librement traduire par Toutes ces personnes que je ne serai jamais, métaphore de l’adoption, de cette déchirure secrète entre deux cultures, deux familles… et l’éternel débat entre l’inné et l’acquis.
On suit Freddie sur huit ans, en la montrant dans tous ses doutes, sa fragilité, son incohérence, sa révolte et ses incompréhensions face à une culture – certes supposément d’origine – dont elle ignore tous les codes. Et la relation avec son père est écrite et filmée avec une intelligence émotive rare de finesse.
Si Retour à Séoul souffre de quelques longueurs et de quelques maladresses narratives (notamment la division en trois étapes distinctes du cheminement de Freddie), la prestation de Park Ji-min élève le long métrage et en fait une oeuvre importante sur la psychologie des enfants adoptés.
Un film de Davy Chou
Avec Park Ji-min, Guka Han et Oh Kwang-rok