Le Journal de Montreal - Weekend
QUESTIONS SUR LE MODÈLE FÉMININ
Cool !,
Pour son premier roman, destiné aux adolescents, la journaliste Marianne Girard, rédactrice en chef du populaire magazine pour ados s’est questionnée sur des grands thèmes : les relations intergénérationnelles, les modèles, l’ambition, le désir, la féminité et, inévitablement, le rapport aux hommes. Fiona, 15 ans, trouvera-t-elle que sa grand-mère Iris Sharp, autrice de romans à l’eau de rose, représente un modèle parfait ?
Lorsque les parents de Fiona se séparent, sa mère ne fait que pleurer et Fiona trouve refuge chez sa grandmère, Iris Sharp, qui est une autrice vedette de romans à l’eau de rose. Fiona a besoin d’un modèle et Iris, une femme libre, sans attache, qui a réussi sa vie, en est peut-être un.
Dans ce récit, trois destins de femmes s’entrecroisent. Trois femmes, trois générations, trois quêtes identitaires, trois quêtes de la féminité, trois visions des rapports amoureux. Et finalement, trois femmes qui cherchent à faire les bons choix, côté coeur.
DANIELLE STEEL
Marianne Girard a adoré écrire cette belle histoire où d’importantes questions sont examinées.
En entrevue, elle explique que le personnage de la grand-mère a vraiment été le point de départ du roman.
« C’est arrivé d’un coup. J’ai vu une story passer sur Instagram : c’était Danielle Steel en train de taper sur sa dactylo. Elle avait plein de bijoux en or et une vieille dactylo. Je me suis demandé ce que ça ferait si on avait une Danielle Steel au Québec », raconte-t-elle.
Elle s’est questionnée davantage : que se passe-t-il lorsque c’est ta propre grand-mère qui est plus ou moins une spécialiste de la romance et de l’amour ?
« Peux-tu avoir ce rôle et être automatiquement quelqu’un qui est bon pour entrer en relation avec les autres ? Ou pas ? J’imaginais comment tu peux vivre ça quand c’est ta grand-mère. »
LA ROMANCE… ET LA RÉALITÉ
Marianne Girard est d’avis que d’un côté, il y a les romans d’amour et les comédies romantiques, et de l’autre, la réalité. Qui est complètement autre chose.
« La grand-mère est extrêmement populaire, une experte en amour, mais ultimement, on ne connaît pas son passé amoureux. Elle habite seule. Elle n’est pas nécessairement toujours de bon conseil. Et on découvre aussi qu’elle n’a pas été une mère très présente.
« J’aimais l’idée que, du point de vue de sa petite-fille, c’est quelqu’un de formidable, d’expert en la matière… mais que dans les faits, c’est quelqu’un comme n’importe qui d’autre, avec des failles et des incompréhensions de bien des questions autour de l’amour. »
Selon elle, les expériences et les enjeux, peu importe les générations, sont similaires, par rapport à l’amitié, la force des émotions et « l’impression d’être le seul au monde à les vivre alors que tu partages tellement de choses avec tellement de monde ».
« La réalité est différente à cause des médias sociaux. Ils (les ados) viennent de traverser une pandémie.
Ils ont beaucoup de sensibilité. Il y a des sujets qui n’étaient pas abordés à l’époque et qui aujourd’hui le sont. Mais un adolescent, c’est un adolescent. »