Le Journal de Montreal - Weekend
CHANTE BASHUNG : UN NOUVEL ALBUM AMBITIEUX
À 50 ans et avec plus de 30 années de métier dans le coeur, Isabelle Boulay ne se refuse plus rien. Le Journal a discuté avec la chanteuse qui s’apprête à lancer l’album Les chevaux du plaisir (Boulay chante Bashung) des deux côtés de l’Atlantique le 17 mars prochain. Voici six confidences tirées de notre longue entrevue.
« Je n’ai jamais fait un projet aussi ambitieux de ma vie »
Isabelle Boulay voue une admiration sans bornes à Alain Bashung. En plus de représenter la fin de son errance postpandémique, cet album de reprises a « fait tourner le vent » pour l’interprète. « Je suis arrivée en studio dans un état d’abandon total et dans mon plus grand état de vulnérabilité », confie-t-elle. Onze chansons de l’auteur-compositeur-interprète français décédé en 2009 composent cet album, dont les succès La nuit je mens, Osez Joséphine, Madame Rêve, Aucun Express et Ma petite entreprise.
« Quand je chante, je ne suis ni un homme ni une femme. »
« Je suis tout à la fois », explique Isabelle Boulay, qui a reçu l’approbation de Jean Fauque, le parolier d’Alain Bashung, et de la veuve de l’artiste (Chloé Mons) pour aller de l’avant avec cet album. « Jean Fauque m’a dit : c’est une très bonne nouvelle, en ajoutant que leurs chansons ont été écrites pour être chantées par des femmes. Si j’avais été un homme, j’aurais aimé les femmes comme il les a aimées, car il redonnait le pouvoir aux femmes. »
« Le titre de l’album est tiré de la chanson Osez Joséphine »
Marcher sur l’eau, éviter les péages, jamais souffrir, juste faire hennir, les chevaux du plaisir, chante Bashung dans Osez Joséphine. « Pour moi, c’est une allégorie des chansons de Bashung qui sont comme une horde de chevaux sauvages impossibles à monter », évoque la chanteuse.
« Je l’ai frôlé dans une émission. J’étais tellement émue ! »
« Mon vêtement a frôlé son vêtement, lance Isabelle Boulay en riant, en mentionnant sa seule “rencontre” avec Alain Bashung. J’étais trop timide pour lui parler, car Alain Bashung fait partie des chanteurs français qui m’ont le plus fascinée et autour desquels il y a toujours eu une aura de grand mystère. Je ne voulais rien briser. »
« Me Mom and Morgentaler est le groupe que j’ai le plus écouté dans les années 1990 »
On ignorait qu’Isabelle Boulay était une admiratrice de musique punk. Pourtant, c’est la musique du groupe ska punk canadien Me Mom and Morgentaler qui a bercé ses jeunes années. Travailler avec le producteur Gus Van Go – membre du groupe – fut donc un honneur. « Avec Claude Larivée, Gus propose une réalisation d’une grande élégance et d’un grand respect pour l’oeuvre de Bashung. »
« Je sais qu’on va m’attendre au tournant »
La chanteuse sait que les admirateurs d’Alain Bashung l’attendent de pied ferme. « Mais je suis assez téméraire, dit-elle. Je l’appréhende, mais je suis fière de l’audacieuse que je suis. Je leur dis : voici ma proposition, voici comment j’ai aimé cet artiste et l’hommage que je lui rends. J’ai en moi un petit côté irrévérencieux que les gens connaissent moins [rires] ! »