Le Journal de Montreal - Weekend
Mon crime UNE COMÉDIE FÉMINISTE POST-METOO
PARIS | Vedettes montantes du cinéma français, les actrices Nadia Tereszkiewicz et Rebecca Marder tiennent le haut de l’affiche du nouveau film du cinéaste François Ozon, Mon crime, une adaptation libre d’une pièce de théâtre du même titre, écrite pendant les années 1930.
Le Journal les a rencontrées en janvier dernier à Paris.
Elles jouent deux meilleures amies à l’écran et leur complicité est palpable quand on les rencontre ensemble. Dans Mon crime, 22e long métrage du cinéaste français François Ozon (Potiche, Huit femmes), Nadia Tereszkiewicz et Rebecca Marder incarnent deux jeunes femmes sans le sou qui tentent de tracer leur chemin dans le Paris des années 1930.
La première, Madeleine (Tereszkiewicz), est une actrice qui tente de lancer sa carrière, la seconde, Pauline (Marder), une avocate sans boulot. Après avoir été accusée à tort du meurtre d’un producteur de théâtre qui a tenté de l’agresser sexuellement, Madeleine décidera de se faire passer pour la meurtrière afin d’obtenir la gloire dont elle rêve.
Avec l’aide de Pauline, qui la défendra en cour, elle tentera de plaider la légitime défense.
En entrevue en janvier dernier à Paris dans le cadre des Rendez-vous d’Unifrance, Nadia Tereszkiewicz et Rebecca Marder disent avoir eu un plaisir fou à jouer dans cette comédie féministe au ton léger et théâtral.
« François [Ozon] a adapté la pièce en lui insufflant un peu de #Metoo et un peu de sororité », observe Rebecca Marder.
MONSTRES SACRÉS
« Je pense que le contexte du film [les années 1930] rend ces deux personnages visionnaires. Ce sont des jeunes femmes qui prennent la parole à une époque où la parole n’était clairement pas libérée et où les femmes n’avaient même pas le droit de vote. L’humour permet aussi de dénoncer certaines choses et de tourner au ridicule les figures de vieux mâles blancs et les rapports de domination. C’est une histoire d’amitié, de malice et de sororité. »
Sur le plateau de tournage de Mon crime, Nadia Tereszkiewicz et Rebecca Marder ont eu la chance de côtoyer quelques « monstres sacrés du cinéma français », dont Isabelle Huppert, qui campe dans le film une ancienne vedette du cinéma muet, et Fabrice Luchini, qui incarne un juge d’instruction particulièrement désagréable.
Elles ont aussi eu la chance de voir à l’oeuvre François Ozon, cinéaste très prolifique qui tourne pratiquement un nouveau film chaque année.
« De l’extérieur, on se demande comment il fait pour sortir un film par année, mais quand on le voit travailler, on comprend un peu mieux, explique Nadia Tereszkiewicz, qu’on a vue l’an passé dans la comédie Babysitter ,dela Québécoise Monia Chokri.
« Il a une énergie de travail surdimensionnée. C’est lui qui cadre ses films, alors il est très proche de nous pendant le tournage et il devient comme un partenaire de jeu. Il réussit aussi très bien à fédérer son équipe. C’est assez fou de voir à quel point tout le monde est à 200 % derrière lui. Il voit tout et il est toujours concentré. Avec son amour pour le jeu, il nous a tirés vers le haut. »
√ Mon crime, à l’affiche depuis vendredi.