Le Journal de Montreal - Weekend
LA REVANCHE DES NOUNOUS
PARIS | Dans Les femmes du square, sa nouvelle comédie sociale, le réalisateur français Julien Rambaldi s’intéresse au quotidien des nounous engagées pour s’occuper des enfants de familles bourgeoises parisiennes et dénonce du coup un système qu’il juge « hypocrite ».
Les femmes du square met donc en scène Angèle (Eye Haïdara), une jeune femme ivoirienne frondeuse et culottée qui, pour rembourser des dettes d’argent, accepte un boulot de nounou pour s’occuper d’Arthur, un garçon de huit ans dont la maman vient de divorcer. Mais en découvrant les mauvaises conditions de travail des autres nounous du quartier, la nouvelle gardienne décidera de se transformer en justicière pour aider ses consoeurs à faire valoir leurs droits.
En entrevue au Journal en janvier dernier, à Paris, dans le cadre des Rencontres d’Unifrance, Julien Rambaldi (C’est la vie) a indiqué avoir eu l’idée du film en voyant la relation qu’a développée son propre fils avec la femme qui le gardait, quand le garçon était âgé de huit ans.
« Je me suis rendu compte qu’il la connaissait mieux que moi, a-t-il confié. Il connaissait sa vie, sa situation familiale. Cela m’a donné le goût de raconter l’histoire de ces femmes qu’on voit passer dans la rue avec les poussettes, mais dont on ignore la vraie réalité. Et je trouvais ça intéressant d’aborder le sujet à travers un personnage comme Angèle, qui vient donner un coup de pied dans cette fourmilière. »
DÉNONCER PAR LE RIRE
Pour écrire le scénario, Julien Rambaldi a rencontré plusieurs intervenants qui sont régulièrement en contact avec ces femmes pour les informer et les guider sur leurs droits.
« En leur parlant, j’ai appris pas mal de choses sur les abus qui étaient fréquents par leurs employeurs et les rapports de domination. Il y a une grande hypocrisie dans ce système. Petit à petit, j’ai trouvé la matière pour faire un bon film », note-t-il.
Le cinéaste s’est aussi beaucoup questionné sur le ton qu’il voulait donner à son film.
« C’est une comédie, mais je n’avais pas la volonté de faire rire à tout prix, précise-t-il. J’ai plutôt opté pour le comique de situation. Les scènes de comédies surviennent souvent au milieu de moments dramatiques et c’est ce qui fait le plus rire. »
Les femmes du square, à l’affiche depuis vendredi.