Le Journal de Montreal - Weekend
GEORGES SIOUI, L’HISTORIEN AUTOCHTONE QUI FAIT L’HISTOIRE
Né à Wendake en 1948, Georges Sioui a obtenu une maîtrise (1987) puis un doctorat (1991) en histoire à l’Université Laval. Au cours de sa carrière universitaire, il a notamment été doyen à l’Université de Régina et il a écrit plusieurs livres, dont Pour une autohistoire amérindienne, publié aux Presses de l’Université Laval et traduit en plusieurs langues.
Il a milité pour la cause wendat. En 1982, par exemple, il a participé à une cérémonie avec trois de ses frères dans le parc national de la Jacques-Cartier en sachant que les activités les mèneraient à une arrestation.
Dans une cause qui allait passer à l’histoire (la Reine contre Sioui), la Cour suprême du Canada lui donnera raison le 24 mai 1990. Le document en cause, la Loi sur les parcs, signé par le général James Murray et le chef huron-wendat en 1760, ne doit pas empêcher les Autochtones de couper des arbres et de faire des feux dans une forêt ancestrale.
L’accusation d’avoir enfreint les sections 9 et 37 de cette loi est donc rejetée par le plus haut tribunal du pays.
« Le juge en chef Antonio Lamer détermine que l’occupation du territoire par la Couronne est sujette aux droits et coutumes des Hurons-Wendats. Bien que le parc national de la Jacques-Cartier soit occupé par la Couronne, les Hurons-Wendats ont quand même le droit de pratiquer leurs coutumes sur la terre », peut-on lire dans l’Encyclopédie canadienne.
Douce revanche quand on pense que la création du parc, en 1906, avait nécessité l’expulsion d’Autochtones.
Le mot Canada vient de la langue huronne
C’est à la langue iroquoïenne, parlée par les Hurons-Wendats, qu’on doit le nom « Canada », une déformation de « Kanatha ». Un mot qui signifie « ville » ou « village ».