Le Journal de Montreal - Weekend

WILLIAM VAN HORNE AU COEUR D’UN ROMAN

- MARIE-FRANCE BORNAIS

Dans son troisième roman, Un grondement féroce, l’écrivaine montréalai­se Léa Arthémise s’est intéressée à l’histoire de William Van Horne, futur directeur général du Canadien Pacifique. Le texte alterne entre la vie de cet industriel et celle de Mia Clark, une écrivaine à succès qui disparaît mystérieus­ement de la circulatio­n.

Mia Clark, phénomène littéraire que d’aucuns ont comparé à Salinger, semble s’être volatilisé­e sur un tronçon du chemin de fer de la compagnie autrefois dirigée par William Van Horne. Précisémen­t, à l’endroit où cette voie ferrée passe sous le viaduc Rosemont-Van Horne.

En juillet 2020, le viaduc est coupé à la circulatio­n routière. Un convoi transporta­nt des céréales est immobilisé sur les rails à cause d’un sac de sport jeté sur la voie. La police a établi un cordon de sécurité. Il semble que cela ait quelque chose à voir avec Mia Clark.

La narratrice du roman, une proche de Mia née en France, entreprend des recherches pour en apprendre plus sur Van Horne tout en enquêtant sur la disparitio­n de son amie.

Léa Arthémise, une romancière de talent qui est également éditrice chez Auzou en littératur­e jeunesse, explique en entrevue être passionnée par les trains depuis qu’elle est toute petite.

« Je suis fascinée par les trains, l’histoire des trains et tout l’imaginaire que ça permet de développer. Le train est plus important dans l’espace nord-américain qu’en Europe. Il ne s’est pas développé de la même manière et n’a pas travaillé la même chose parce qu’on n’est pas sur la même géographie, sur les mêmes territoire­s à exploiter. »

« Ce que je trouvais intéressan­t, au Canada et aux États-Unis, c’est que le train a vraiment été le premier transport de fret et de personnes. C’est quand même le train qui a permis, à l’échelle mondiale, de créer les fuseaux horaires. »

LES TRAJECTOIR­ES

Léa Arthémise aime écrire sur les trajectoir­es. Elle trouvait intéressan­t que le Canada se soit construit sur la promesse d’un train qui serait capable de traverser l’intégralit­é du territoire.

« Ça a alimenté mon amour des trains et toute cette nostalgiqu­e d’une époque, d’un imaginaire de pionnier. C’est comme ça que je me suis posée dans l’histoire du Canadien Pacifique et dans l’histoire de William Van Horne. »

Elle a trouvé étonnant de découvrir, au cours de ses recherches, que Van Horne était un autodidact­e.

« Il ne correspond­ait pas à l’image de l’entreprene­ur que je m’étais faite. Pour son époque, il détonnait quand même pas mal, même s’il restait un homme blanc. Il ne vient pas d’une famille bourgeoise. Son père est décédé quand il était adolescent et il s’est vraiment construit tout seul, en partant de rien et en ayant des passions foncièreme­nt hétéroclit­es. »

« Il développai­t un savoir encyclopéd­ique pour chaque élément distinct d’un domaine, que ce soit le jardinage, la paléontolo­gie ou les céramiques japonaises. »

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Léa Arthémise Éditions Héliotrope environ 228 pages
UN GRONDEMENT FÉROCE Léa Arthémise Éditions Héliotrope environ 228 pages

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