Le Journal de Montreal - Weekend

JOUER ET ALLER À L’ÉCOLE ILS DOIVENT ÊTRE BIEN ENCADRÉS

Les jeunes acteurs mettent-ils en péril leurs études au profit du jeu ? Les parents, les agents et les équipes de production­s ne le permettrai­ent pas.

- SARAH-ÉMILIE NAULT

Coachs, tuteurs ponctuels ou réguliers, programmes d’études pour les acteurs, règles de présence à l’école : les enfants artistes sont bien encadrés.

« Il faut que l’enfant aille bien à l’école, car le jeune acteur manque souvent des journées d’école. J’ai aussi besoin de savoir qu’il est capable d’écouter les consignes. Il doit être à l’écoute », affirme d’emblée Shanda Pall, fondatrice de l’agence Agence Flos et marmots qui représente, notamment, le jeune Joey Bélanger.

À noter que projet de loi du ministre Boulet encadrant le travail chez les enfants ne s’applique pas dans le domaine de la production artistique (arts visuels, cinéma, disque, littératur­e et métiers d’art et de la scène.

Plusieurs règles ont été mises sur place pour aider les enfants acteurs dans leurs études.

La convention de l’UDA stipule que si un jeune manque deux jours d’école de suite pour cause de tournage, la production doit lui fournir un tuteur. Ce qui est souvent le cas pour un enfant qui joue dans une quotidienn­e.

« Même s’il travaille, l’enfant doit continuer à faire son programme d’étude », poursuit Shanda Pall. Il est très rare qu’un enfant doive dépasser cinq jours de tournage et c’est tant mieux, car cela est très demandant. »

Le parent du jeune acteur peut rester sur le plateau lors du tournage, ce qui est préférable lorsque l’enfant est très jeune. Lorsqu’un coach est présent sur le plateau pour l’enfant, son rôle est d’aider le jeune à pratiquer ses scènes et de faire le lien entre le réalisateu­r et l’enfant. Le parent est donc sur place pour agir à titre de parent.

DIVERS PARCOURS

Il existe presque autant de formules scolaires qu’il y a d’enfants acteurs. La jeune Juliette Aubé (L’oeil du cyclone

2 et 3) est en 6e année à l’Académie Lafontaine où lui est proposé un programme pour jeunes artistes. Ses enseignant­s savent qu’elle travaille comme comédienne et lui ont préparé un « iPad Juliette » pour effectuer ses travaux scolaires. Elle explique avoir parfois des cours privés payés par la production, lorsque cela est nécessaire.

Lilou Roy-Lanouette (Rodéo, L’oeil du cyclone 1) fréquente également une école offrant un programme pour les jeunes acteurs. Une tutrice (payée par la production lors des tournages) est aussi présente lorsqu’elle a besoin d’aide pour se rattraper dans les matières scolaires plus difficiles.

Une tutrice vient aider le petit Alexi Robidoux (Léo) tous les mercredis à la maison lorsqu’il manque des journées d’école pour tourner. Joey Bélanger (L’oeil du cyclone, Coco ferme), qui est en 6e année, fait quant à lui l’école à la maison avec sa mère, qui est éducatrice. Il souhaite apprendre la musique lorsqu’il sera au secondaire.

ÊTRE CONNU

Si les élèves fréquentan­t les jeunes acteurs sont généraleme­nt intrigués par leur quotidien différent et glamour, il arrive que certains comédiens soient victimes de jalousie ou d’intimidati­on, ce qui avait été le cas pour la toute jeune actrice Émilie Bierre (Les beaux malaises) au début de sa carrière.

« Cela peut arriver […], confie Shanda Pall. Un jeune qui se fait voir à la télévision peut susciter de la bienveilla­nce, mais aussi de la jalousie. Certains jeunes ont même dû changer d’école. »

« Le fait d’être connu, il faut en parler, en discuter, pour que le jeune comprenne qu’il peut se faire arrêter dans la rue et que les autres jeunes et les professeur­s vont lui en parler, dit-elle. On leur conseille de sourire, de dire bonjour, d’être polis et d’accepter que cela arrive. »

Une chose est sûre, tous les enfants acteurs interviewé­s préfèrent rester discrets à propos de leur carrière et de leurs projets. Spécialeme­nt quand ils sont dans leur cadre scolaire.

« Je suis en secondaire 2 et mes amis ont su que je faisais de la télé seulement en secondaire 1, explique Malick Babin (Les bracelets rouges). Mais ils savent que je n’aime pas trop parler de ça. »

« Je veux que mes amis m’aiment pour ma personnali­té et non parce que je fais de la télé », ajoute Juliette Aubé (L’oeil du cyclone 2et3).

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