Le Journal de Montreal - Weekend

Dans l’univers musical de KANEN

Après avoir lancé Mitshuap, un album salué par la critique, Kanen a entrepris une tournée qui la mènera un peu partout au Québec.

- STÉPHANE PLANTE

Et elle avait hâte de faire connaître au grand jour ces pièces qui mijotaient dans son esprit depuis trois ans.

Enthousias­te, l’autrice-compositri­ce-interprète nous a parlé de la musique qui l’a accompagné­e dans ce cheminemen­t créatif.

L’écriture de Mitshuap s’est faite sur trois ans. Est-ce que des influences se sont ajoutées entre le début et la fin du processus ?

Au moment où on me parlait de faire un album, j’avais découvert Orla Gartland. Elle avait sorti un EP en 2020, Freckle Season, que je trouvais vraiment bon. Je rêvais de faire un album comme ça. Avec beaucoup de sonorités de guitare, des effets. Ça a été un peu ça le début, et après ça il y a d’autres artistes comme Feist, Billie Marten, Haim… Pour ce qui est du côté francophon­e, j’avais vraiment aimé le EP d’Ariane Roy, le premier album de Lou-Adriane Cassidy…

Louis-Jean Cormier chante avec toi sur Nimueshtat­en Nete. Comment s’est fait le contact avec lui ? Vous vous connaissie­z avant ?

Pas vraiment, non. Le contact a vraiment été fait par Elisapie. On avait fait une émission qui s’appelle Le grand solstice. Cette émission présente toujours une collaborat­ion entre un autochtone et un artiste allochtone. C’est un peu comme ça que cette chanson-là est partie. Depuis ce temps-là, c’est une chanson qui m’a suivie dans les spectacles.

Durant ton enfance, qu’est-ce qui jouait dans la maison ?

Des artistes innus de chez nous : Florent Vollant, Matiu, Claude Mackenzie… Maten, aussi. Et plusieurs autres. Mais il y avait aussi un mélange de chansons françaises. Le dimanche matin, à Maliotenam, on écoutait du Dalida.

La radio communauta­ire chez moi à Maliotenam avait carte blanche sur ce qu’elle pouvait diffuser. Souvent le matin, c’était des chansons françaises, du québécois. Comme Michel Rivard. Pour moi, c’est un peu ça ma jeunesse.

Le premier spectacle qui t’a marquée ?

Je pense que c’était Pascale Picard. Elle est venue à Sept-Îles. C’était après son album A Letter to No One. C’était une artiste que j’aimais beaucoup. Je trouvais ça vraiment l’fun de la voir en show. Et je me souviens qu’elle avait signé le CD que j’avais acheté.

Tu as participé aux Francouver­tes en 2020. Est-ce que ça t’a permis de faire des rencontres avec des musiciens qui sont restés des amis ?

Oui, complèteme­nt. C’est justement là que j’ai rencontré Jérémie Essiambre qui s’était inscrit la même année que moi avec son projet La Faune. Depuis ce temps-là, je le voyais qui accompagna­it beaucoup d’artistes comme Laura Niquay et Anachnid. Finalement, on s’est croisés et depuis ce temps-là il m’accompagne en spectacle et il a coréalisé mon album.

Une parolière ou un parolier fétiche ?

J’ai découvert la plume de Marc-André Foisy. Il a sorti un recueil de poésie et il a aussi son projet de musique, Foisy. J’aime beaucoup sa manière d’écrire.

Un album que tu peux écouter sans passer de chansons ?

José Louis and the Paradox of Love de Pierre Kwenders

Tu es cinéaste aussi. Ce serait quoi ta meilleure trame sonore de film ?

Je vais y aller un peu « safe », mais j’aime beaucoup la trame sonore de Isle of Dogs, un film de Wes Anderson. Je trouve ça beau. Aussi le film Leto de Kirill Serebrenni­kov. C’est deux « soundtrack­s » que j’écoute beaucoup ces temps-ci.

Un groupe ou un artiste qu’on ne connaît pas assez ?

Le projet La Faune de Jérémie Essiambre. J’écoute ses affaires et je me dis que j’ai hâte que ça joue partout. Qu’il y ait un public présent pour pouvoir danser, sauter sur sa musique en« live ». J’espère être témoin de ça ! (Rires)

Quels sont tes projets pour les prochains mois ?

Ça va être beaucoup la tournée. Ça fait trois ans que ces chansons-là, on les garde en secret, on avait hâte que ça sorte ! Et là, c’est sorti et je pense qu’on va vivre le moment présent. Ce dont on a toujours rêvé depuis trois ans. Alors on en profite.

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