Le Journal de Montreal - Weekend

KAMALA HARRIS LA BATTANTE AUX GRANDES CONVICTION­S

- LOUISE BOURBONNAI­S Collaborat­ion spéciale louise.bourbonnai­s @quebecorme­dia.com

Celle qui travaille dans l’ombre du président américain, Joe Biden, prend encore très peu position publiqueme­nt, faisant en sorte qu’elle intrigue. Plusieurs ont d’ailleurs du mal à bien la cerner. Mais voilà que l’on apprend, dans la nouvelle biographie signée par le journalist­e Alexis Buisson, que Kamala Harris, première femme élue vice-présidente des États-Unis, est une dame aux grandes conviction­s, très ambitieuse, et surtout une véritable battante. Bref, une femme d’exception.

Déjà, lorsque l’on fait état de son parcours remarquabl­e, on peut supposer que Kamala Harris, 58 ans, ira loin. Nombreux sont ceux qui la voient comme la future première femme présidente des États-Unis.

Ce que l’on dit d’elle, principale­ment, c’est qu’il s’agit d’une femme moderne symbolisan­t l’Amérique nouvelle avec ses origines noires et sud-asiatiques ; ce qui en fait une femme qui plaît à la diversité d’autant plus qu’elle est mariée à un juif new-yorkais.

Fait historique, elle a été en novembre 2021, la personne la plus puissante des États-Unis pendant 85 minutes alors qu’elle assurait l’intérim de la présidence, tandis que Joe Biden subissait une coloscopie de routine nécessitan­t une anesthésie. Ce jour a été un nouveau chapitre de l’histoire américaine, puisque pendant un bref moment une femme de couleur était en position de pouvoir laissant présager un avenir prometteur pour les femmes en politique.

Née en Californie, Kamala Harris grandit à Oakland dans un milieu favorisé. Elle est la fille de Donald

Harris, économiste et professeur émérite à l’université Stanford, originaire de la Jamaïque. Sa mère, Shyamala Gopalan, est une biologiste et oncologue spécialist­e du cancer du sein, originaire de l’Inde.

Kamala a été élevée dans les traditions baptistes et hindoues où les études universita­ires étaient hautement priorisées. D’ailleurs, ses deux parents ont immigré aux États-Unis pour faire un doctorat à l’université de Californie à Berkeley, là où ils se sont rencontrés.

LAISSER SON EMPREINTE

À l’âge de sept ans, Kamala voit ses parents divorcer. Elle sera élevée principale­ment par sa mère. En 1976, elle déménage avec sa mère et sa soeur Maya à Montréal puisque Shyamala a décroché un poste d’enseignant­e à l’Université McGill. Kamala était alors peu enthousias­te.

« J’avais 12 ans, et l’idée de quitter le soleil de la Californie au milieu de l’année scolaire pour une ville francophon­e sous trois mètres de neige était pénible », se souvient Kamala. Elle y demeurera pendant cinq ans, période où elle terminera ses études primaires dans une école francophon­e, avant de compléter ses études secondaire­s à l’école de Westmount.

La mère de Kamala avait de fortes ambitions pour ses filles et par chance l’argent ne posait aucunement problème.

Bien que ses filles soient métisses, Mme Gopalan savait qu’elles seraient perçues comme des filles noires aux États-Unis, quoi qu’elles fassent. Elle les a donc élevées avec force et vigueur les encouragea­nt à travailler dur en faisant toujours de leur mieux. Shyamala prendra également à sa charge l’enfant que sa fille Maya a eu en cachette à 17 ans.

La conciliati­on travailfam­ille a été difficile pour la mère de Kamala comme pour toute mère célibatair­e. Mais elle ne l’a jamais montré à ses filles. Elle souhaitait avant tout que celles-ci deviennent des femmes noires fières et confiantes.

« J’ai été élevée avec le sentiment que j’étais spéciale », affirme Kamala Harris.

Sa mère lui répétait « Tu seras peut-être une pionnière dans ton domaine, mais fais en sorte que d’autres marchent dans tes pas ».

UNE ASCENSION FULGURANTE

Lorsque Kamala revient aux ÉtatsUnis, elle s’installe à Washington et obtient un baccalauré­at en science politique à l’université Howard, suivi d’un diplôme de Juris Doctor à l’école de droit Hastings de l’université de Californie à San Francisco pour ensuite intégrer le barreau de Californie.

À partir de là, elle ne cessera de gravir les échelons. Elle fait deux mandats en tant que procureure à San Francisco, de 2004 à 2011, elle est ensuite élue, deux fois, procureure générale de la Californie.

En 2017, elle prête serment au Sénat à Washington, devenant ainsi la seconde sénatrice noire de l’histoire américaine.

Au passage, elle a travaillé de près avec Beau Biden, le fils décédé de Joe Biden, ce qui lui a permis de se rapprocher du futur président démocrate.

En bref, elle a remporté toutes les élections auxquelles elle s’est présentée, à l’exception de la présidenti­elle.

C’est en janvier 2021 qu’elle est devenue la 49e vice-présidente des ÉtatsUnis, après que Joe Biden l’eut choisie pour être sa colistière en tant que candidate démocrate.

Depuis son arrivée en fonction, elle a traversé plusieurs crises dont la pandémie de COVID-19, la gestion diplomatiq­ue de la crise migratoire à la frontière mexicaine, la crise qui a suivi la mort de George Floyd, ainsi que l’épineux dossier des armes à feu.

Kamala Harris n’a pas eu d’enfant, mais depuis son mariage avec Douglas Emhoff en 2014, elle est la belle-mère par alliance de deux enfants.

La fortune du couple est estimée à 8,85 millions de dollars (6,5 M$ US), selon le magazine Forbes.

Pour ses partisans, son ascension à la présidence n’est qu’une question de temps.

En 2020, elle est désignée par Forbes, la troisième femme la plus puissante du monde, puis la deuxième en 2021 et de nouveau la troisième en 2022.

■ L’auteur français, Alexis Buisson est journalist­e basé à New York et correspond­ant aux États-Unis pour différents médias.

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KAMALA HARRIS L’HÉRITIÈRE Alexis Buisson Éditions L’Archipel 255 pages
BIOGRAPHIE KAMALA HARRIS L’HÉRITIÈRE Alexis Buisson Éditions L’Archipel 255 pages

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