Le Journal de Montreal - Weekend

L’HOMME QUE L’ON CONNAÎT TRÈS PEU

- LOUISE BOURBONNAI­S Collaborat­ion spéciale

Après 70 ans d’attente, l’heure a maintenant sonné pour Charles, que l’on surnomme le mal-aimé, d’accéder au trône. Son impopulari­té risque même de menacer la monarchie. Pourtant, dans la nouvelle biographie Charles III

le mal-aimé, qui dépeint tous les aspects de la vie du monarque incompris et maladroit, on découvre derrière le nouveau roi l’homme que l’on connaissai­t bien peu et qui surprendra les lecteurs.

Si dans votre esprit Charles est un homme terne, détrompez-vous. À la lecture de la nouvelle biographie du nouveau roi, on découvre une personnali­té aux mille et un caprices, doté d’une force de caractère, souvent colérique, exigeant et peu commode, bref tout sauf terne.

Prince héritier du Royaume-Uni depuis 70 ans, ses exigences se constatent au quotidien. Son petit-déjeuner doit lui être servi avec minutie. Sa tasse et sa soucoupe doivent obligatoir­ement être à sa droite avec une cuillère en argent orientée vers cinq heures. Dans ses verres, on doit obligatoir­ement lui offrir des glaçons ronds parce qu’il trouve que les carrés sont trop bruyants.

Charles peut changer de tenue jusqu’à huit fois par jour. Pour rendre la chose possible, sa vie quotidienn­e est gérée par une multitude de valets de chambre, de majordomes, de cuisiniers, de secrétaire­s, de jardiniers et de chauffeurs. C’est plus de 125 domestique­s qui s’occupent du confort et du bien-être du monarque et de sa femme Camilla.

Mais il n’y a pas que de mauvais côtés. Le roi du Royaume-Uni en fonction depuis le 8 septembre 2022, jour du décès d’Elizabeth II, a aussi un côté artistique. Il fait de l’aquarelle et a même exposé dans une galerie. Son talent a également été reconnu parmi des spécialist­es.

Charles est un père aimant et protecteur et il a transgress­é les règles de la royauté sous l’influence de Diana en donnant lui-même le bain à ses enfants.

Il s’impose également une discipline de fer. Il s’entraîne quotidienn­ement, suivant un programme d’exercices physiques mis au point pour les pilotes de la Royal Canadian Air Force afin de conserver sa mobilité, son dos le faisant souffrir en raison de nombreuses chutes de cheval.

ÉLEVÉ PAR DES VALETS

Élevé par une armée de valets, il aurait souffert de solitude, totalement négligé par ses parents, la reine Elizabeth II et le prince Philip, duc d’Édimbourg, étant trop souvent absents. Il a été élevé avec rigidité, fréquentan­t des écoles où la discipline dépassait les bornes.

Toute sa vie, il est demeuré le numéro deux. Deuxième derrière sa mère dans ses fonctions, deuxième dans le coeur de sa mère qui avait un faible pour son frère cadet, Andrew, et aussi dans celui de son père qui chérissait davantage sa soeur, Anne.

Bien évidemment, l’ouvrage fait état en long et en large de sa vie amoureuse en commençant par sa réputation de

play-boy. Après de multiples conquêtes est arrivée Camilla Parker-Bowles.

Parmi les nombreuses anecdotes du livre, on raconte que l’arrière-grandmère de Camilla et l’arrière-arrièregra­nd-père de Charles ont été amants.

UN AMOUR DE LONGUE DATE

Chose certaine, le monarque est tombé amoureux de Camilla, adorant son sens de l’humour et la considéran­t comme son égale. Il dira qu’avec elle, il se sentait en sécurité. Elle s’est cependant mariée avec un autre, Andrew Parker-Bowles, et a eu deux enfants. Assez surprenant, c’est elle qui lui a proposé de s’intéresser à Diana.

Ensuite, ce sont les deux grandsmère­s qui ont organisé les rencontres, Lady Ruth Fermoy, grand-mère de Diana, et la reine mère. On cherchait pour Charles, une jeune femme vierge qui aime les enfants et qui n’est pas trop compliquée.

Le prince a cédé devant l’insistance de sa mère à se trouver une épouse parfaite et lui offrir un successeur, et ce, même s’il n’était pas en amour avec Diana qu’il trouvait trop jeune.

La suite est connue, ils se sont mariés en 1981, un véritable mariage princier digne d’un conte de fées, mais moins de 10 ans plus tard, Charles s’éloignera de Diana qui a donné naissance aux deux princes, William et Harry. Durant toute cette période, il a toujours entretenu sa liaison avec Camilla.

Il y aura le divorce en 1996, puis la mort tragique de Diana en 1997. Charles épousera finalement en 2005 son ancienne maîtresse, Camilla Parker-Bowles.

LES BONNES CAUSES

Il faut aussi savoir que Charles aime s’impliquer. En tant que dirigeant honoraire de 147 entreprise­s, colonel en chef honoraire de dix régiments, officier de trois autres, dirigeant du duché de Cornouaill­es, inévitable­ment son agenda compte de nombreuses conférence­s et réunions. Il préside près d’un demi-millier d’organismes de charité tout en voyageant pour vaquer à ses occupation­s.

L’homme aujourd’hui âgé de 74 ans a la préservati­on de la planète à coeur. En fait, c’est devenu son cheval de bataille. Outre l’environnem­ent, il souhaite améliorer les conditions de vie des plus défavorisé­s, accordant beaucoup de son temps aux chômeurs, offrant diverses bourses d’études.

Est-ce qu’après avoir lu le livre on aime davantage Charles III ? Pas vraiment, et ce, même si le livre est excellent, débordant d’anecdotes. En revanche, on comprend beaucoup mieux certaines choses et on peut même apprécier certains aspects de sa personnali­té.

 ?? ??
 ?? ?? CHARLES III
LE MAL-AIMÉ
City Éditions
368 pages et cahier photos
CHARLES III LE MAL-AIMÉ City Éditions 368 pages et cahier photos

Newspapers in French

Newspapers from Canada