Le Journal de Montreal - Weekend

SHIRLEY THÉROUX PREND SOIN D’ELLE ET DE SES FANS

- JEAN-FRANÇOIS BRASSARD

En septembre 1963, Shirley Théroux remportait le concours les Découverte­s de Yoland Guérard, diffusé à Télé-Métropole. Et hier, c’est sur la scène du Centre culturel de Beloeil qu’elle a célébré ses 60 ans de carrière. Et l’heure de la retraite ne sonnera jamais pour Shirley.

Elle travaille fort, la dame. « Hier, par exemple, j’ai passé la journée à faire le choix des toiles que j’exposerai et à leur trouver des titres. »

Parce qu’en plus de l’avoir accueillie sur scène, le Centre culturel de Beloeil présente une cinquantai­ne de ses oeuvres depuis le 19 septembre, et ce, durant un mois.

Shirley est discipliné­e et jouit d’une bonne santé. Une lecture faite cette année contribue à son bien-être.

«J’ailu Respirer : Le pouvoir extraordin­aire de la respiratio­n, de James Nestor, et je mets ses exercices en pratique. Tous les matins, avant de me lever, je fais 15 minutes de respiratio­n dans mon lit. C’est une forme de méditation. Pendant que je compte les secondes où j’inspire et expire, rien d’autre n’existe. Si j’ai un mal de tête, ça va l’apaiser. Ça vaut aussi pour l’anxiété, les allergies... » Et ça ne coûte rien ! « Ensuite, je suis en pleine forme et je me lève gonflée d’énergie. »

Ses marches matinales sont sacrées, après quoi elle se rend dans son atelier pour peindre, ou elle s’assied au piano pour jouer et exercer ses cordes vocales.

À 77 ans, elle prend soin d’elle, et de son public aussi. Soixante ans plus tôt, la jeune interprète entrait dans nos coeurs par le truchement de la télévision et, depuis, elle fait partie de nous.

« Durant la première année, j’ai participé à 45 émissions. Je suis entrée dans les foyers québécois avec une force incroyable. »

Les moyens ont changé, mais elle a su s’adapter pour entretenir cette relation.

« Je suis très active sur Facebook. Le matin et en fin de soirée, j’aime communique­r directemen­t avec les gens. Je m’y suis même fait de bonnes amies ! Je pense que les gens m’aiment parce que je ne passe pas par quatre chemins et qu’avec moi, on a l’heure juste. »

RÉALISER SES RÊVES

Cette affection, la chanteuse originaire de Montréal a été à même de s’en gaver le 27 mai 2022 alors qu’elle offrait − enfin ! − un premier spectacle dans sa ville natale. Devenu réalité, ce rêve a-t-il été à la hauteur de ses attentes ?

« Ç’a été fabuleux ! Tout de suite après, j’étais boostée parce que j’ai rencontré les gens pendant une heure et demie. Je me suis couchée épuisée. Le lendemain, j’en ai subi les contrecoup­s : j’avais mal partout, comme si j’avais monté l’Everest. Je n’arrêtais pas de pleurer à cause de ce trop-plein d’amour. »

S’entremêlai­ent des larmes de tristesse et des larmes de soulagemen­t. En 2017, le décès de son pianiste, Georges Tremblay, avait décalé le projet, après quoi est survenue la pandémie...

« J’ai attendu toute ma vie pour faire ce show-là. Les gens autour de moi me disaient d’abandonner, mais il n’en était pas question. C’était mon rêve et je voulais le réaliser. »

La chanteuse ébauche aussi des projets pour la télé.

« Même si je vis jusqu’à

100 ans, je vais manquer de temps pour faire tout ce que je veux faire. »

Les toiles de Shirley sont exposées au Centre culturel de Beloeil jusqu’à la mi-octobre.

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