Le Journal de Montreal - Weekend
Le public comprend bien ce que je fais… mieux que certains intellectuels
À 82 ans, Denys Arcand n’a pas dit son dernier mot et, surtout, n’a pas fini de faire réagir. Dans son nouveau film, Testament, le célèbre cinéaste qui fait partie de notre paysage culturel depuis déjà 60 ans, jette un regard perplexe sur les dérives de notre société actuelle.
Culture de l’annulation, manque de respect envers les aînés, militants wokes qui veulent effacer et réécrire l’histoire, féministes enragées, double discours des politiciens… Denys Arcand n’épargne personne dans cette nouvelle comédie satirique – qui ne sera pas forcément son dernier film – dans laquelle Rémy Girard se glisse dans la peau de l’alter ego du cinéaste, un célibataire de 70 ans dépassé par une époque dominée par la rectitude politique.
« Ce n’est pas une accusation contre mon époque », a précisé le réalisateur du Déclin de l’empire américain et de Jésus de Montréal, le jour de la première du film, lundi passé.
« Je dirais que c’est plus de la perplexité que je ressens. Est-ce qu’on s’en va vers un monde où on va corriger tout l’art au complet ? On a déjà commencé à corriger des textes qui ne sont pas très importants comme les James Bond et les Harry Potter. Mais on pourrait aussi corriger Shakespeare… Moi, ça me remplit de perplexité. Je me demande où on s’en va… »
AU PUBLIC DE CHOISIR
Denys Arcand sait très bien que cette nouvelle offre divisera. Il préfère donc laisser le public décider lui-même de quel côté se ranger.
« J’ai assez confiance au public, avance-t-il en entrevue au Journal. C’est drôle, mais pour des raisons mystérieuses, le public comprend bien ce que je fais. Il comprend mieux souvent que certains critiques, certains professeurs et certains intellectuels. Les gens comprennent parfaitement ce que je dis. »
Testament prend l’affiche partout au Québec le 5 octobre.