Le Journal de Montreal - Weekend
C’EST MON HÉRITAGE CULTUREL »- ÉMILE BILODEAU
« Sur les réseaux sociaux, j’ai dit que c’était mon héritage culturel. » C’est-à-dire ? « Si demain je me fais tirer, je serais content qu’on se souvienne de moi avec cet album. »
Émile Bilodeau est loin d’être le premier artiste à faire la tournée de presse en prétendant que son nouvel album est son meilleur en carrière. C’est même devenu un cliché de l’exercice de l’entrevue promo.
En revanche, rendons à Émile ce qui appartient à Émile : personne d’autre que lui ne peut le dire avec autant de... comment dire ?… d’originalité.
Qu’a donc de si extraordinaire ce Au bar des espoirs, déjà le cinquième album du barde hyperactif Bilodeau ?
« J’ai rapatrié toutes mes connaissances de mon métier, que je pratique depuis bientôt dix ans, et j’ai mis tout l’amour et l’énergie », explique-t-il.
« En plus, il finit avec Fleuve, qui est ma lettre d’amour au territoire québécois. Si j’avais à m’en aller, sur mon lit de mort, mes dernières pensées et mes derniers mots iraient au Québec, et c’est un peu ce que l’album fait. »
LE COEUR D’ABORD
Ces choses étant dites, Émile Bilodeau présente un album dans lequel il a volontairement mis de côté son militantisme, quelques mois après que sa présence à l’animation du spectacle de la Fête nationale à Québec a causé une controverse.
Il préfère laisser parler son coeur et afficher sa vulnérabilité.
Trois exemples. Dans Les Daisy ,ilmet en lumière trois de ses meilleurs amis. Compromis, c’est lui qui avoue qu’il ne pourra possiblement « jamais devenir père ou un mari de la façon dont la société le définit », à cause de son engagement social. Enfin, La saison des sucres a été incluse in extremis sur l’album quand la blonde du chanteur l’a quitté.
Bref, il a voulu s’adresser à sa génération « autrement que sous l’angle sociopolitique ».
« Câlisse, j’ai 27 ans, j’ai surmonté une peine d’amour et des polémiques. Si je ne prends pas le temps de leur chanter que je ne suis pas un estie de robot, j’ai l’impression que je vais mentir à mon public. »
L’AMI KEARNEY
Au bar des espoirs met aussi en évidence, jusque sur sa pochette, un partenariat créatif avec l’artiste de Québec Simon Kearney, dont la chanson Pas si différents a trouvé une place sur l’album.
De son nouvel ami avec qui il a collaboré, en juin, « à la Saint-Jean la plus médiatisée et la plus importante de ma génération », Émile Bilodeau dit qu’il le voyait aller de loin en appréciant ce qu’il faisait, bien avant de faire sa connaissance.
« On s’est rencontrés à la Grenade, sur Ontario, à Montréal. Je lui ai dit : “Man, j’aimerais que tu fasses mon album.” Il a accepté, il m’a donné sa toune et ça a cliqué. On joue au hockey ensemble, on est allés voir la maison de Félix à l’île d’Orléans, c’est là qu’on a commencé la préproduction. »
« Il y a une photo, en bas, de Félix avec Maurice Richard, se souvient Bilodeau, le regard encore émerveillé. Sa fille Nathalie disait que Maurice ne parlait pas beaucoup, mais il riait pas mal. »
Au bar des espoirs, album d’Émile Bilodeau, disponible le 29 septembre. Pour consulter ses dates de concerts, allez au bravomusique.com/fr/artistes/emile-bilodeau.