Le Journal de Montreal - Weekend
Regard sur le parcours d’Honoré Beaugrand
Qui, au Québec, n’a pas entendu au moins une fois prononcer le nom d’Honoré Beaugrand ? Certains diront : « Il s’agit d’une station de métro sur la ligne verte ! » Oui, vous avez tout à fait raison, mais encore… ? D’autres iront jusqu’à savoir qu’il est l’auteur du célèbre conte de La chasse-galerie .Maisqui pourrait aller plus loin ? Voici le portrait de cet homme, décédé le 7 octobre 1906.
Honoré Beaugrand est né sur le bord du fleuve Saint-Laurent en 1848, dans le petit village de Lanoraie, situé entre Montréal et Trois-Rivières.
Nous soulignons donc cette année le 175e anniversaire de naissance de ce personnage important de notre histoire. S’il est surtout connu pour ses oeuvres littéraires, il a aussi connu une carrière prolifique qui va bien au-delà de ses talents d’écrivain. De fait, c’est un personnage qui appartient au patrimoine du Québec en entier.
PARCOURS RICHE EN EXPÉRIENCES
La station de métro montréalaise qui porte son nom souligne le fait qu’il a été maire de Montréal, de 1885 à 1887. Son court passage à la tête de la métropole a surtout été marqué par une épidémie de variole et d’importants débats et mouvements de contestation autour de la question de la vaccination obligatoire.
En plus d’avoir été maire de la métropole du Québec, il a été tour à tour journaliste à Montréal et à La Nouvelle-Orléans et, en 1879, il fonde le journal La Patrie, qui a marqué le paysage médiatique montréalais jusqu’en 1978. Fait rare pour un homme de son époque et signe de son goût pour l’aventure, il a voyagé dans de nombreux endroits dans le monde, notamment en Europe, en Afrique et en Chine.
Il a en outre été militaire au Mexique dans les armées de l’empereur Maximilien, actionnaire de banques et de chemins de fer, et un franc-maçon notoire.
SA CARRIÈRE LITTÉRAIRE
Point de vue littéraire, Honoré Beaugrand s’inscrit dans la mouvance de la deuxième moitié du XIXe siècle, qui cherche à conserver les récits issus de la tradition orale et à mettre sur pied une littérature proprement canadienne-française. On cherche notamment à faire mentir le Britannique Lord Durham, pour qui les Canadiens d’origine française formaient un peuple « sans histoire et sans littérature ».
C’est ainsi qu’avec d’autres, Beaugrand fait office de pionnier des lettres québécoises et participe à mettre sur papier des oeuvres romanesques, des contes et des légendes appartenant au folklore populaire. Il est l’auteur de nombreux récits qui sont passés à la postérité. Soulignons notamment Jeanne la fileuse, qui parle de ces Canadiens français partis travailler dans les manufactures de la Nouvelle-Angleterre, La bête à grand’queue, Le père Louison, Macloune, Le fantôme de l’avare et un plus connu qui fait encore aujourd’hui la renommée d’Honoré Beaugrand :
La chasse-galerie.
Qui n’a pas déjà lu, entendu ou vu au grand écran ce récit légendaire, dans lequel des bûcherons pactisent avec le diable, quittent leur chantier de l’Outaouais et s’envolent dans un canot d’écorce pour pouvoir fêter la veillée du jour de l’An avec leurs amoureuses ?
Ce célèbre récit aux origines européennes diverses a été remanié à la sauce canadienne-française et rendu célèbre chez nous grâce à Honoré Beaugrand.