Le Journal de Montreal - Weekend
5 CHOSES À SAVOIR SUR LA NOTE AMÉRICAINE
Présenté au Festival de Cannes en mai dernier, La Note américaine (Killers of the Flower Moon) met en scène Leonardo DiCaprio, Lily Gladstone, Robert De Niro et Brendan Fraser.
La Note américaine (Killers of the Flower
Moon) arrive dans les salles obscures le 20 octobre avant d’être diffusé sur AppleTV+ à une date ultérieure.
1 L’HISTOIRE
Adaptation de l’ouvrage éponyme de David Grann,
La note américaine s’intéresse aux meurtres commis contre des membres de la tribu des Osages dans les années 1920. « C’est une histoire d’amour, de confiance et de trahison », indiquait Martin Scorsese aux journalistes présents à Cannes. Invité à s’exprimer sur l’importance de ce qui est raconté, le réalisateur ajoutait : « l’histoire est dans le personnage dont on parle le moins, soit Ernest. Et, bien sûr, c’est celui que Leo voulait incarner. » Ernest, c’est Ernest Burkhart, un vétéran de la Première Guerre mondiale. De retour au pays, il va voir son oncle, William Hale (Robert De Niro), éleveur de bétail, mais aussi homme à la moralité douteuse. C’est que, ami des Osages, Hale veut profiter de la richesse de la tribu, sur les terres de laquelle du pétrole a été découvert. Comme le gouvernement américain alloue une somme à chaque membre de la tribu, il suffit aux hommes d’épouser des femmes Osages pour s’approprier leur bien. Et, alors qu’Ernest tombe amoureux et se marie avec Molly (Lily Gladstone), des membres de la tribu – dont plusieurs soeurs de Molly – sont assassinées sans que la police locale enquête. Jusqu’à l’arrivée d’un enquêteur du FBI
(Jesse Piemons)…
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LA RÉÉCRITURE
Le livre de David Grann porte sur les crimes, mais surtout sur la naissance du FBI, un sujet dont s’est éloigné Martin Scorsese, auteur du scénario avec Eric Roth (Forrest Gump ).«À un moment donné, je me suis aperçu que je faisais un film sur des hommes blancs, a-t-il confié au magazine Time. Cela signifie que je prenais l’approche de quelqu’un d’extérieur qui regarde à l’intérieur, et cela m’a dérangé. » Et puisqu’il s’agit d’une histoire vraie, il fallait que tout soit écrit dans le respect des protagonistes. Martin Scorsese n’a pas caché que « Je voulais tout apprendre des Osages. Et plus j’en apprenais, plus je voulais en inclure dans le film. »
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LES OSAGES
Afin de garantir l’exactitude du long métrage, Martin Scorsese a travaillé en étroite collaboration avec la tribu, tissant des liens avec le chef Geoffrey Standing Bear, qui avait d’ailleurs effectué le déplacement sur la Croisette. « Nous avions parlé avec des représentants des producteurs lorsque les droits du livre ont été achetés et nous avions insisté sur le fait que nous ne voulions pas perdre notre voix, indiquait Geoffrey Standing Bear. Lorsque l’équipe de Martin Scorsese est arrivée et a participé à plusieurs événements, l’un des membres nous a dit qu’ils allaient faire un film dont nous serions fiers. Et quand nous avons su que Martin Scorsese avait l’intention de raconter cette histoire à travers les yeux de Molly, nous avons été convaincus. »
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LA DURÉE
La Note américaine (Killers of the Flower Moon) dure 206 minutes et est le deuxième film le plus long de Martin Scorsese, après The Irishman, distribué par Netflix. S’exprimant dans les pages du Hindustan Times, le cinéaste n’a pas mâché ses mots. « Les gens se plaignent que le film dure trois heures, mais voyons, on peut rester devant sa télé et regarder une série pendant cinq heures ! De plus, il y a beaucoup de spectateurs qui assisteront à une pièce de théâtre qui dure trois heures et demie. Et, comme ce sont de vrais acteurs sur scène, il est impossible de se lever. C’est une question de respect. Et on peut être respectueux du cinéma. » Par ailleurs, le réalisateur a ajouté que sa nouvelle oeuvre « doit être vue sur un grand écran. Avons-nous l’intention de faire un blockbuster ? Non. Mais nous avons fait un film qui doit être vu sur un grand écran. »
5LA TRAHISON
Sans trop dévoiler de détails de l’intrigue, même si elle est connue puisqu’historique, Robert De Niro a parlé des actions de William Hale, l’homme à qui il prête ses traits et qui a été condamné à la prison à vie. « Je ne comprends pas bon nombre des aspects de mon personnage. Je ne comprends pas pourquoi il a trahi… Le racisme systémique sans doute, celui dont nous avons pris conscience avec George Floyd, avec le fait d’apprendre les détails du massacre de Tulsa… C’est la banalité du mal dont parlait Hannah Arendt. C’est quelque chose dont il faut nous prémunir parce qu’on le voit tous les jours », a-t-il indiqué.