Le Journal de Montreal - Weekend
COMMENT ÉVITER LE BURNOUT
Les femmes ont souvent tendance à en prendre beaucoup sur leurs épaules : être une épouse parfaite, une mère parfaite, une employée ou une patronne parfaite, bref arriver à être parfaite en tout, ce qui est souvent impossible, voire irréaliste. Résultat, ces femmes s’épuisent au point de tomber en burnout.
Elles sont brûlées. Dans leur livre, les deux coauteures explorent la possibilité de briser le cycle infernal de la performance en commençant par prendre soin de soi.
Vouloir tout réussir en même temps est sans doute la meilleure façon de vivre du stress chronique. Et c’est souvent le lot des femmes qui tendent vers le perfectionnisme, toujours inquiètes de ne pas en faire suffisamment.
Lorsqu’elles échouent à tout réussir, elles se culpabilisent au point de vouloir se rattraper et en faire davantage. Un terrible cercle vicieux. Mais les femmes ne sont pas à blâmer, c’est très certainement normal puisque depuis des siècles nous vivons dans une société misogyne. Maintenant que les femmes gagnent du terrain sur le plan professionnel et qu’elles ont réussi, pour la plupart, à obtenir la place qui leur revient, elles s’imaginent encore qu’elles doivent en faire davantage que les hommes pour demeurer en place. Combien de fois avons-nous entendu des femmes en politique, en ingénierie, en aéronautique, et dans plusieurs autres domaines, dire qu’elles en faisaient davantage que leurs collègues masculins pour obtenir une promotion ?
Même si c’est de moins en moins vrai, le schéma est maintenant ancré dans l’esprit de plusieurs femmes et elles continueront de performer au risque d’y laisser leur santé.
LE SYNDROME DU DON DE SOI
Ce sont surtout les femmes qui sont atteintes du syndrome du don de soi. Ce sont elles qui accompagnent encore trop souvent leurs enfants chez le dentiste ou à tout autre rendez-vous du genre, malgré un horaire professionnel chargé. Elles manquent de temps et iront jusqu’à couper sur leurs loisirs, leur heure de lunch, un souper entre amis ou même sur leur nuit de sommeil pour répondre aux exigences de tous.
Malheureusement, le syndrome du don de soi tue à petit feu.
Demander à son conjoint du soutien et un partage des tâches est non seulement normal, mais essentiel. En fait, elles ne devraient même pas avoir à le demander, puisqu’il s’agit d’un partage de responsabilités qui revient aux deux parents. Que ce soit pour les soins aux enfants ou pour toutes autres tâches domestiques, insistent les auteures.
Si un homme vit seul et que son frigo est vide, il trouvera bien un moyen pour ne pas mourir de faim. Alors pourquoi dans un cadre familial, cette notion revient encore trop souvent à la femme ?
ÉCOUTER SES ÉMOTIONS
Dans cet ouvrage, on souhaite que les femmes réussissent leur vie et parviennent à atteindre leurs objectifs sans avoir à s’épuiser. Pour y arriver, il faut plus qu’un bain moussant ou que boire un smoothie. Selon les auteures, il faut entre autres choses demeurer à l’écoute de ses émotions. La dépression vient souvent d’un épuisement prolongé ou d’un surplus d’émotions mal gérées que l’on peut nommer un épuisement émotionnel. L’épuisement vient du fait de se trouver coincer dans une émotion.
À cela s’ajoute une foule de facteurs, entre autres un sentiment de futilité et qu’aucune de ses actions ne change la donne. Colère, chagrin, désespoir, sentiment d’impuissance sont tous des émotions qui sont essentielles à reconnaître afin de traverser le tunnel des sentiments négatifs pour finalement percevoir la lumière.
De là, l’importance d’être à l’écoute de ses émotions afin de déterminer le moment où il est important de faire une pause avant qu’il ne soit trop tard.
■ Emily Nagoski est une sexologue, auteure, conférencière et diplômée en sciences comportementales américaines.
■ Elle a signé le livre Réjouissez-vous (Come As You Are) qui a été traduit en 17 langues.
■ Amelia Nagoski, jumelle identique d’Emily, est cheffe d’orchestre.