Le Journal de Montreal - Weekend

«LA TÉLÉ, C’ÉTAIT UN RENDEZ-VOUS, IL NE FALLAIT RIEN MANQUER...»

- YAN LAUZON Collaborat­ion spéciale

Bercée par son imaginaire durant l’enfance et confrontée aux profondeur­s de l’adolescenc­e un peu plus vieille grâce au petit écran, Rachel Graton a rapidement et intensémen­t aimé les comédiens québécois. De la télé, elle en a consommé seule, mais aussi beaucoup avec des membres de sa famille…

Rachel, quelles sont les émissions jeunesse qui t’ont marquée ?

J’ai des souvenirs marquants d’Iniminimag­imo, particuliè­rement l’histoire de Barbe Bleue. Je suis restée marquée par le conte. (rires) L’émission transporta­it dans des univers différents. Aussi Passe-Partout, bien sûr, durant la petite enfance. Sinon, adolescent­e, il yaeu Zap, avec Caroline Dhavernas et Pierre-Luc Brillant. Il y avait des enjeux de l’adolescenc­e très forts. J’avais l’impression d’être plus du côté d’une série lourde que c’était le cas avec Watatatow qui traitait aussi d’enjeux importants. On suivait les personnage­s dans les profondeur­s de l’adolescenc­e avec les premières amours et les questions existentie­lles. Même à cette époque, je me souviens d’avoir vu des épisodes de L’Amour avec un grand A. Je n’étais pas vieille, mais j’avais l’impression qu’on disait la vérité.

Il y avait beaucoup de séries lourdes dans tes choix…

Oui, mais il y avait aussi Télé-Pirate que j’ai adorée ou Les Zygotos, quand j’étais petite. J’ai aussi un fort souvenir de me réveiller et de ne pas vouloir manquer Enfanforme.

Passais-tu beaucoup de moments avec ta famille devant la télé ?

La télé, c’était un rendez-vous. Il ne fallait pas manquer ça. Watatatow, par exemple, faisait des émissions spéciales et traitait de sujets sérieux comme Émilie et Fabien qui se chicanaien­t violemment, alors on abordait la violence. Je me souviens qu’on nous disait de regarder ça avec nos parents et on le faisait. Avec ma grand-mère, on regardait Marilyn, le soir. Et ma cousine m’a initiée aux Filles de Caleb. Cette série et Blanche, c’était impossible de manquer ça.

Quel univers voudrais-tu faire découvrir aux enfants ?

Le fait qu’on ait ramené les Contes pour tous, je trouve ça extraordin­aire. Mon fils a 5 ans et demi et je les lui ai montrés. Cet accès à de l’imaginaire grâce à du contenu québécois, c’est tellement bon pour les enfants. Aussi, il y a le fait de rester dans l’imaginaire et dans le fait que les choses ne vont pas toutes vite. D’être dans l’enfance et de pouvoir s’ennuyer, mais de rêver, d’imaginer et de créer. Pas d’être surstimulé par des images qui changent aux trois secondes, avec plein de couleurs et qui te remplissen­t la tête. Non, un peu de place pour le rêve. C’est ce que je souhaite à nos jeunes.

Pour ça, aimerais-tu intégrer l’univers jeunesse ?

Oui, complèteme­nt. Je n’ai jamais mis de croix là-dessus et éventuelle­ment, j’aimerais écrire pour la jeunesse à la télé, mais aussi au théâtre. Même les adultes, nous avons le droit d’avoir accès à cet imaginaire et à cet autre tempo.

Rachel Graton est l’une des vedettes de la production originale du Club illico Portrait-Robot qui compte deux saisons. On peut apprécier son talent dans la série Désobéir : le choix de Chantale Daigle (Crave) qui sera diffusée à Noovo dès le 25 octobre. Elle travaille également sur la série Coeur vintage, qu’elle a réalisée pour le compte de Tou.tv Extra. De plus, elle a voulu faire beaucoup de place à l’écriture de nouvelles production­s dans son horaire.

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 ?? ?? Johanne Fontaine et Marie-Claude Lefebvre dans Zap (1993)
Johanne Fontaine et Marie-Claude Lefebvre dans Zap (1993)
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Iniminimag­imo (1987)
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Enfanforme (1991)

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