Le Journal de Montreal - Weekend

UN KILOMÈTRE DE DOCUMENTS ACCUMULÉS DEPUIS 1639 : les archives des Augustines reconnues par l’UNESCO

Il s’agit d’une des plus importante­s collection­s privées au Canada

- DIANE TREMBLAY

Les archives des Augustines, qui ont obtenu la reconnaiss­ance de l’UNESCO lors d’une cérémonie officielle lundi à Québec, figurent parmi les plus importante­s collection­s privées au Canada.

Pour dire toute l’importance que représente­nt ces archives, si on plaçait tous les livres, les documents, les photograph­ies, les cartes géographiq­ues, les bobines de film, etc. dans des boîtes disposées bout à bout, il y en aurait pour un kilomètre de long.

Cette richesse, qui relate un pan important de l’histoire du Québec, a obtenu une reconnaiss­ance internatio­nale avec l’inscriptio­n des archives des Augustines au registre internatio­nal Mémoire du monde de l’UNESCO.

« Parmi les documents sous la garde des Augustines, le plus ancien remonte à 1637. Les fondatrice­s arrivent à Québec deux ans plus tard, en 1639. C’est l’acte de fondation signé par la Duchesse d’Aiguillon pour fonder l’Hôtel-Dieu de Québec », a affirmé Denis Robitaille, chargé de projet en patrimoine pour les Augustines et responsabl­e de la candidatur­e auprès de l’UNESCO.

On y retrouve aussi des documents signés de la main de Louis XIV, de Colbert, du marquis de Montcalm, mais aussi des plans anciens de la ville de Québec, de la correspond­ance de tous les jours et tellement d’autres choses, comme le registre des combattant­s de la guerre de Conquête.

« C’est précieux, car ce sont les seuls documents relatifs à la guerre de Sept Ans, de ce type-là, qui existent à travers le monde. »

« Les archives, c’est souvent négligé dans l’univers patrimonia­l parce que c’est moins spectacula­ire qu’un bâtiment. C’est moins tangible que des objets, mais ça reste que c’est le coeur de l’histoire. C’est la référence. Au lieu de raconter une histoire selon les souvenirs que l’on a, on a des documents », a poursuivi M. Robitaille.

UN LONG PROCESSUS

En 2018, les Augustines ont cédé leurs archives à la Fiducie du patrimoine culturel des Augustines dont le rôle est de préserver et de rendre accessible­s ce trésor. À la demande de la Fiducie, la gestion a été confiée à l’organisme sans but lucratif, le monastère des Augustines.

Cette inscriptio­n historique est l’aboutissem­ent d’un long processus qui a débuté par la reconnaiss­ance, en 2020, par la commission canadienne de l’UNESCO.

Par la suite, avec l’appui de la commission canadienne, la candidatur­e a été soumise aux plus hautes instances de l’organisme, à Paris.

« Il faut répondre à des critères, avoir des lettres d’appui à travers le monde. Ensuite, c’est soumis à un jury d’archiviste­s à travers le monde », a souligné M. Robitaille. L’UNESCO a rendu sa décision en mai dernier. Cette reconnaiss­ance procure une notoriété d’une valeur inestimabl­e pour la contributi­on des soeurs augustines.

« Cela signifie aussi que l’importance que l’on accorde aux archives des Augustines dépasse les frontières. Cela prend une envergure universell­e. On reconnaît que les archives des Augustines ont de l’importance à travers le monde. Avec cela vient une responsabi­lité supplément­aire », a ajouté M. Robitaille.

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