Le Journal de Montreal - Weekend

GRAND CORPS MALADE LANCE SON 8E ALBUM

- √ L’album Reflets de Grand Corps Malade est offert sur les plateforme­s. SARAH-ÉMILIE NAULT Le Journal de Montréal sarah-emilie.nault @quebecorme­dia.com

Si Grand Corps Malade n’est pas venu au Québec depuis 5 ans, il n’oublie pas ses admirateur­s québécois pour autant. En attendant une tournée 2025 dans notre Belle Province qu’il a visitée une quinzaine de fois, le slameur français s’est fait un devoir de présenter son 8e album, Reflets, à la presse d’ici. Le Journal l’a rencontré.

S’il n’était pas en train de « bosser sur un gros film » en France (Monsieur Aznavour, une fiction sur la vie du chanteur décédé en octobre 2018 qu’il écrit et réalise), Grand Corps Malade aurait discuté avec nous face à face, dans un café de Montréal. C’est ce qu’il promet de faire lorsqu’il viendra nous présenter la tournée de cet album tout neuf en 2025.

Par visioconfé­rence déjà, l’enthousias­me de l’auteur-compositeu­r-interprète de 46 ans, lorsqu’il parle de son nouveau bébé musical, est contagieux.

DU SLAM AUX REFRAINS PARFOIS CHANTÉS

Voilà deux-trois albums que l’artiste (de son vrai nom Fabien Marsaud) propose à son public des chansons slamées aux refrains plus chantés et à la saveur plus pop qu’avant.

« J’aime bien cela, mais en concert mes interpréta­tions restent plus slamées », dit celui qui est reconnu pour ses textes forts aux paroles rimées.

À ses admirateur­s de la première heure, l’auteur des Voyages en train et de Nos plus belles années avait envie de dire merci. Ce qu’il fait d’une jolie manière avec la chanson-titre de l’album dans laquelle il s’adresse à son public qui le suit depuis deux décennies déjà.

« On se côtoie, eux et moi, d’une drôle de façon. J’en viens à ne plus savoir qui est le miroir de l’autre. Les gens connectent avec les chansons plus personnell­es, on me le dit souvent et tous les artistes l’ont compris ; ça marche quand on arrive à bien mettre les mots sur un sentiment », estime l’artiste. Les témoignage­s qui le touchent le plus sont d’ailleurs de cet ordre ; il est au comble du bonheur lorsqu’on lui dit merci pour « telle phrase ou telle chanson »

« Être connu ne m’apporte rien, mais être reconnu pour quelque chose que vous savez faire, c’est cela qui nous nourrit », ajoute le chanteur qui est deux fois papa. Il évoque justement la paternité et le temps qui passe trop vite dans la pièce Retiens les rêves. Un sujet qu’il connaît bien – ses enfants sont âgés de 10 et 13 ans –, mais qu’il aborde ici à travers le désir de retenir tous les moments privilégié­s.

HOMMAGE AUX HÉROS

Il est facile de relier la pièce Le jour d’après à l’accident qui a changé la vie de Grand Corps Malade, car celle-ci parle des gens blessés et de ceux qui foncent malgré l’adversité. (Lorsqu’il avait 20 ans, le chanteur a fait un plongeon dans une piscine insuffisam­ment remplie, ce qui a provoqué une fracture de ses vertèbres cervicales. Il s’est réveillé paralysé, puis a fini par retrouver partiellem­ent l’usage de ses jambes). Pourtant, le poète et slameur de 1 m 94 (d’où son nom de scène faisant référence à sa taille et à son accident) ne fait pas uniquement référence à son propre vécu, mais aussi à celui des enfants malades du cancer qui croisent sa route grâce à l’associatio­n Sourire à la vie dont il est le parrain.

« Je voulais leur rendre hommage, à ces héros qui n’ont pas choisi de l’être », explique l’ancien sportif pour qui la découverte du slam, en 2003, a littéralem­ent changé la vie.

« Si je n’avais pas rencontré le slam, je n’aurais pas eu cette carrière. J’ai toujours pris cela comme un jeu, l’écriture, et j’écris sur tous les sujets, car la vie n’est pas faite que de choses légères », dit celui qui chante les années qui passent dans La sagesse et son amour pour sa femme dans Je serai là.

Le texte le plus puissant de cette chaleureus­e nouvelle offre ? Celui de la chanson 2083 qui aborde la crise climatique à partir du point de vue de son futur petit-fils.

« On peut difficilem­ent sortir un album en évitant cet enjeu majeur d’aujourd’hui et de demain. Je ne pouvais pas faire comme si cela n’existait pas. Je voulais m’imaginer comment sera la terre dans 60 ans. Je ne prétends pas que cette chanson va changer le monde ni les politiques, mais si cela peut éveiller une personne, ce sera ça. »

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