Le Journal de Montreal - Weekend

CÉLÉBRER LA MUSIQUE D’ICI

Cinq questions à Julie Gariépy, productric­e exécutive et au contenu du Gala de l’ADISQ

- EMMANUELLE PLANTE Collaborat­ion spéciale emmanuelle.plante @quebecorme­dia.com

La chanson québécoise, Julie Gariépy la connaît. Voilà 25 ans qu’elle travaille à l’ADISQ, 10 ans à la production du prestigieu­x gala. Chaque année, elle reçoit plus de 200 nouveaux albums et s’affaire à donner de la visibilité à tous les styles afin d’offrir une fête à l’image de notre Québec musical et scénique. Cette année, le gala fête ses 45 ans. Louis-José Houde en assure l’animation pour une 18e année. Dimanche, ce sera donc jour de fête. Ginette Reno, FouKi, Alexandra Stréliski, Daniel Bélanger, Loud, Maten, Martine St-Clair, Salebarbes, Clay and Friends, Pierre Kwenders, Raccoon et Patrick Norman en feront partie.

Faire un gala en 2023, alors que les cotes d’écoute s’étiolent et que l’attributio­n des catégories est questionné­e, comment on s’y prend ?

On doit faire attention à tout, tout en étant le plus attractif pour le public. On fait tous le même travail (par rapport aux autres galas), mais notre matière est différente. On a la musique. C’est une matière intéressan­te pour créer. On a huit blocs, huit prestation­s. Des fois, on présente une prestation telle quelle parce que les gens veulent l’entendre, d’autres fois on crée des jumelages et des univers qu’on n’attend pas. C’est un gros travail pour la petite équipe artistique et pour le directeur musical. La force de l’ADISQ c’est l’équipe. Jocelyn Barnabé (réalisateu­r) et Chantal Lépine (productric­e) en sont à leur 25e gala, David Laflèche (directeur musical) est arrivé comme Louis-José il y a 18 ans. Pigistes, directeurs de départemen­t et technicien­s reviennent aussi chaque année, certains depuis 20 ans. Tous sont passionnés de musique. Geneviève Dorion-Coupal se joint à nous pour la mise en scène. Une femme très humaine qui travaille avec finesse et délicatess­e et qui a une belle vision stylistiqu­e.

On parle souvent de diversité. On parle aussi de genres. La relève semble toujours plus dynamique. Comment arrivez-vous à créer un bel équilibre ?

La musique illustre bien la diversité et on se fait un devoir de la montrer. Depuis 2018, on remet un Félix pour récompense­r un artiste autochtone. Ça a changé la donne. Le public qui connaissai­t principale­ment Florent Vollant découvre cinq à six artistes chaque année au minimum. On a ajouté des prestation­s. Il y en a huit plutôt que six. Ça ajoute de la place. Notre mandat est de faire rayonner la chanson francophon­e. On le fait dans la parité. Pour l’instant, l’ADISQ maintient des catégories genrées (interprète­s masculins et féminins). La parité est encore fragile dans l’industrie. En ce qui concerne la relève, elle est fascinante, mais je pense qu’il y a toujours un vent de renouveau. Il y a cinq ans, Hubert Lenoir, Roxane Bruneau, Loud et Les Louanges étaient de la relève. C’est certain que ce sont les artistes de la relève qui ont le plus écopé de la pandémie. Mais depuis, ils explosent.

Comment décrirais-tu Louis-José Houde comme animateur ?

Il est engagé et il aime réellement la musique d’ici. C’est lui-même un musicien et il a un énorme respect pour les artistes. Il aime penser à des numéros avec des artistes. Je pense au numéro piano-bar avec Ariane Moffatt. Louis-José est un excellent ambassadeu­r. Pour l’écriture de son numéro d’ouverture, il a une grande intelligen­ce humoristiq­ue.

Est-ce que le 45 e anniversai­re du gala et la 18e animation de Louis-José Houde seront soulignés ?

On va se célébrer. Je ne peux pas parler des numéros pour garder la surprise, mais il y aura des numéros étonnants. Chaque gala est un beau défi. En un an, on a reçu 262 albums tous genres confondus et 75 spectacles ont été inscrits dans les 60 catégories (il y a trois galas : Gala de l’industrie, Premier gala et Gala de l’ADISQ). Le résultat des nomination­s donne généraleme­nt une bonne idée des prestation­s à offrir.

Quels sont tes moments mémorables depuis le temps que tu travailles pour le gala ?

Ma première année à la production (en 2013) nous avions formé un duo avec Boogat et Marie-Mai qui avaient chanté en français et en espagnol. À partir de ce moment-là, j’ai vu qu’on avait la possibilit­é de tout faire. Je me souviens aussi de l’hommage à René Angélil (en 2016). Céline Dion était présente pour accepter le Félix. L’équipe lui avait demandé avec beaucoup de délicatess­e si elle voulait chanter. Elle avait accepté. C’est un moment magique. Je crois que le toit de la Place des Arts a un peu bougé. Pour notre 40e, faire un medley de 40 chansons en six minutes avec Mario Pelchat, Guylaine Tanguay, Martine St-Clair et Maxime Landry, était une prouesse artistique. Et réunir Bruno Pelletier et Mario Pelchat l’année dernière était un grand coup.

Gala de l’ADISQ Dimanche 5 novembre, 20 h, ICI télé

 ?? ?? Louis-José Houde (à droite) animera le Gala de l’ADISQ pour la 18e fois. Pour Sarahmée (à gauche) ce sera une première à l’animation du Premier Gala de l’ADISQ .
Louis-José Houde (à droite) animera le Gala de l’ADISQ pour la 18e fois. Pour Sarahmée (à gauche) ce sera une première à l’animation du Premier Gala de l’ADISQ .
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