Le Journal de Montreal - Weekend
UNE COMÉDIE MUSICALE SUR LA NATIVITÉ
Dans Journey to Bethlehem, Antonio Banderas devient Hérode, le roi de Judée qui ordonna le massacre des Innocents au moment de la naissance de Jésus. Et, juste à temps pour Noël, le long métrage raconte, sous forme de comédie musicale, l’arrivée célébrée le 25 décembre.
Journey to Bethlehem, ce sont bien sûr les événements antérieurs à la naissance du Christ, le voyage de Marie et de Joseph vers la ville dans laquelle la jeune femme a accouché. Réalisé par le producteur Adam Anders – dont le rêve était de mettre la Nativité en chansons –, le long métrage est l’un des nombreux films à connotation religieuse à avoir pris l’affiche au cours des derniers mois… et des dernières années.
JÉSUS, CETTE SUPERSTAR
Pas de doute, Jésus attire les cinéphiles. La Révolution de Jésus, sorti en février dernier, avec Kelsey Grammer au générique et qui racontait l’histoire du mouvement californien des années 1960, a été un succès, récoltant 53 millions $ au box-office (quasiment autant que La baleine de Darren Aronofsky et pour lequel Brendan Fraser a obtenu un Oscar) pour un budget de production de 15 millions $. Et sur l’agrégateur Rotten Tomatoes, le film remporte une note des internautes de… 99 %, soit plus que Citizen Kane !
Ce n’est pas la première fois que Jésus fait recette. La passion du Christ (2004) de Mel Gibson – chrétien convaincu qui avait insisté pour que le long métrage soit en araméen, en hébreu et en latin – et ses recettes de 612 millions $ à travers le monde avaient révélé une envie, chez les cinéphiles, de voir des films à forte connotation religieuse.
Les petits studios indépendants ont donc noté le phénomène, qui s’est grandement accentué avec le passage des décennies. En mars dernier, His Only Son (littéralement Son seul fils) racontait l’histoire d’Abraham et le sacrifice de son fils, Isaac. Tourné pour 250 000 $, le film avait rapporté 12,2 millions $ au box-office.
Et que dire de Sound of Freedom, sorti en juillet, sur le trafic d’enfants, avec Jim Caviezel dans le rôle d’un agent de Homeland Security enquêtant sur des réseaux pédophiles ?
Film chrétien, distribué par Angel Studios, la compagnie derrière His Only Son, ce suspense au fort parfum de controverse en raison des faussetés véhiculées sur la traite d’enfants a obtenu un succès impressionnant au box-office avec ses 242,6 millions $ de recettes… ce qui le place, pour l’instant, en 10e position des films les plus rentables de 2023 en Amérique du Nord, avant Indiana Jones et le cadran de la destinée !
QUE SONT LES FILMS CHRÉTIENS ?
La question fait débat. David Helling, réalisateur de His Only Son, l’a posée en ces termes sur le réseau Fox.
« Nous devons être plus critiques. Ce n’est pas parce qu’un film a un titre qui contient le nom du Christ ou qu’il mentionne la Bible ou qu’il traite de Dieu qu’il s’agit d’un film chrétien. »
Les analystes de l’industrie s’accordent à dire qu’il faut parler de « films à connotation religieuse », car, quel que soit le sujet abordé – biblique ou contemporain –, on y trouvera des valeurs typiquement chrétiennes. Ainsi, Heaven is for Real (2014) dans lequel Greg Kinnear reçoit, par la voix de son fils, un message de Dieu, est un « film chrétien », de même que The Shack (2017) dans lequel Octavia Spencer incarne Dieu. Et, bien sûr, la quadrilogie God’s Not Dead, où Kevin Sorbo se transforme en professeur tristement athée, en fait partie.
Comme l’a résumé Jon Erwin, coscénariste et réalisateur de La Révolution de Jésus ,au Telegraph britannique, « nous sommes d’abord et avant tout là pour divertir. Je veux vous faire rire, je veux vous faire pleurer. Mais, au coeur de tout cela, on trouve un message universel d’espoir ».