Le Journal de Montreal - Weekend
UN PREMIER ROMAN POUR JOSEPH FACAL
Professeur, politologue, chroniqueur et passionné d’histoire, Joseph Facal invite les lecteurs à se plonger dans un roman historique et d’aventures qui se déroule dans la portion la plus mouvementée de l’histoire québécoise du 19e siècle. Sa première oeuvre de fiction, Si tu vois mon pays, tome 1 : La tempête, raconte de manière vivante et élégante une période charnière de l’histoire, à bien des points de vue.
L’histoire débute en août 1837 à Montréal, lorsque Baptiste Lefrançois rentre de France avec un diplôme de médecine en poche. Il retrouve son frère Alexis, son ami Antoine, qui devient avocat, sa soeur Jeanne et une autre connaissance, Thomas. Après six années passées dans la Ville Lumière, Baptiste est impatient de s’établir à son compte.
À cette époque, le climat politique est tourmenté et la tension est à couper au couteau entre les Canadiens français et anglophones. Baptiste redécouvre Montréal. Alexis lui parle de sa passion pour ceux qui osent défier l’ordre établi. Antoine, avocat, s’enflamme moins facilement : il soupèse le risque du plus petit soulèvement.
HUIT ANS DE TRAVAIL
Joseph Facal a beaucoup aimé l’aventure de huit ans ayant conduit à la parution de son premier roman.
« J’ai trouvé ça très excitant par moments parce que c’est vrai qu’on a une liberté totale, une liberté très supérieure à la liberté que j’ai dans les autres types d’écriture que j’ai pratiqués », commente-t-il en entrevue téléphonique.
Mais, concède-t-il, ce ne fut pas toujours facile.
« Il y a eu des moments de découragement, car il est vrai que j’ai eu de l’ambition. C’est-à-dire qu’au lieu de commencer par me faire la main avec un petit polar de 180 pages, j’ai commis une brique qui, au total, aura plus de 1200 pages. Alors oui, des fois, je me suis demandé si j’en verrais le bout!»
Il a fait preuve de persévérance. « Disons que la ténacité – et je le dis en toute modestie –, c’est une de mes principales qualités. Je ne lâche pas le morceau facilement. Et quand je me donne un objectif, je l’atteins. Même si ça me prend souvent plus de temps que je ne le pensais. » Et il portait depuis 40 ans cette envie d’écrire un roman un jour.
UNE DÉCLARATION D’AMOUR
La période historique tumultueuse dans laquelle il s’est plongé (les années 1837 et 1838) pour écrire le roman l’a fasciné.
« D’abord, je ne suis pas né au Québec. Je suis né en Uruguay. Ma langue maternelle, c’est l’espagnol. Je suis arrivé ici à 9 ans. Il n’était pas écrit d’avance que l’action du roman se passerait au Québec, car, après tout, je ne suis pas ce qu’on appelle un Québécois de souche. Peut-être qu’inconsciemment, situer l’action au Québec, c’était ma façon à moi de dire au Québec que je l’aime. C’était peut-être une sorte de déclaration d’amour. »
Pourquoi cette période en particulier ?
« Tout simplement parce que c’est la période – de loin – la plus dramatique de l’histoire du Québec. J’ai trouvé que cette période dramatique, pendant laquelle les balles ont sifflé, donnait un contexte particulièrement épicé pour situer les personnages et l’action. »
DE LA TENSION
« Je voulais, d’abord et avant tout, que le lecteur ne s’ennuie pas. En plaçant l’action à une période où tout bougeait, où il y avait du drame, je rajoutais des éléments de suspense, de tension qui donneraient du souffle, de l’élan à toute la construction.
« Quand on y pense, vous savez, nous ne sommes pas la France. Nous ne sommes pas les États-Unis. Nous ne sommes pas un peuple qui a souvent été engagé dans des batailles, ou dont le sol a souvent été envahi. Donc finalement, des épisodes hautement dramatiques, il n’y en a pas tant que ça dans l’histoire. Celui-là m’a appelé. »