Le Journal de Montreal - Weekend
MAGIE, SORCIÈRES, AMOUR ET FANTAISIE
Magie, sorcières, amour, féminisme, fantaisie : voici l’extraordinaire cocktail que propose C.L. Polk dans Le Pacte de minuit, un roman de fantasie qui a fait fureur dans sa version originale anglaise, et qui a été vendu à plus de 50 000 exemplaires. Grâce au travail du traducteur Pascal Raud, les francophones peuvent maintenant apprécier le travail d’orfèvre de C.L. Polk et plonger dans l’univers extraordinaire de Beatrice Clayborn. Et découvrir un mystérieux pacte.
Beatrice Clayborn, héroïne de cette histoire, pratique la magie en secret, terrifiée à la perspective d’être bientôt obligée de se marier, ce qui lui couperait l’accès à ses pouvoirs.
Beatrice rêve de suivre sa vocation magique, comme les hommes ont le droit de le faire. Mais sa famille a mis tous ses avoirs en jeu pour préparer la fameuse Saison des pactes. Le moment attendu par les uns, détesté par d’autres, où les jeunes hommes et les jeunes femmes fortunés se rendent en ville pour négocier leurs unions.
Les Clayborn sont criblés de dettes et s’imaginent que le mariage avantageux de Beatrice pourrait les sortir du pétrin et maintenir les créanciers à distance.
Beatrice découvre, dans un grimoire, une clef qui lui permettrait de devenir une magicienne à part entière. Mais une autre sorcière, plus vite qu’elle, lui vole avant qu’elle puisse l’acheter. Beatrice convoque alors un esprit pour tenter de récupérer le grimoire. Mais il se trouve que dans ce bas monde, et dans le monde de la magie, tout marché a un prix.
EXERCICE D’ÉCRITURE
Chelsey L. Polk, en entrevue téléphonique de Calgary, en Alberta, explique que le début du Pacte de minuit a été écrit lors d’un exercice de création pour stimuler le début de l’écriture.
« J’ai pris une photo. Puis j’ai pris 15 minutes pour écrire sur ce que je voyais dans cette image, que ce soit quelque chose que je voyais vraiment ou une histoire qui s’en inspirait. »
« J’ai écrit sur une personne qui allait dans une librairie de livres usagés et qui cherchait un livre magique. J’ai décrit le magasin comme un endroit encombré, poussiéreux, rempli de vieux livres. Et j’ai vu une personne qui en choisissait un, et réalisait qu’il était magique. »
C.L. Polk a mis ce court exercice d’écriture de côté… mais ne cessait d’y penser.
« Si c’est une histoire… de quoi elle parle ? J’ai laissé mon esprit vagabonder. Je voulais écrire, pour le plaisir, sur un monde magique qui dépendait sur des alliances passées avec des esprits, qui pouvaient avoir plus de pouvoirs magiques que les humains et faire des tâches particulières. »
C.L. Polk avait aussi d’autres idées en tête, comme écrire sur la mode française du 18e siècle, excentrique et extravagante.
«J’ai continué à y réfléchir. Un jour, j’ai lu un article décrivant comment, dans trois États américains, les femmes avaient perdu leurs droits reproductifs. Ça m’a mise en colère. Je me suis mise à penser au féminisme. C’est à ce moment que toute l’intrigue du roman s’est construite.»
Beatrice Clayborn, son héroïne, souffre de la même indécision que C.L. Polk quand vient le moment de faire des choix, dit-iel.
« Quand je fais un choix, ça veut dire que les autres choix ne seront plus jamais possibles. S’il y a quelque chose qui me faire arrêter net dans un processus de décision, c’est cela. Si je choisis A, je ne peux jamais avoir B : c’est un choix terrible. »
« Je cherche toujours la solution parfaite, où tout le monde peut avoir absolument tout. J’ai pris un moment pour me regarder dans le miroir, à propos de ma difficulté à prendre des décisions. Écrire le roman m’a appris une leçon. »