Le Journal de Montreal - Weekend

Une violoncell­iste ouverte à toutes les musiques

- JEAN-FRANÇOIS BRASSARD

On pourrait vous la présenter en disant qu’elle est la fille du comédien Roger Léger et de l’agente d’artistes Mona Portelance. Ou faire valoir qu’elle a eu l’insigne honneur de jouer au concert du couronneme­nt du roi Charles III. Mais laissons à la prodigieus­e et pimpante violoncell­iste Marion Portelance le soin de nous parler d’elle.

Au cours des dernières semaines, vous avez peut-être vu la jeune femme aux côtés de son père à Bonsoir bonsoir ! ou, son instrument bien en main, avec le groupe de Je viens vers toi.

C’est dans le cadre de La Fête de la Musique de Tremblant qu’on a rencontré la musicienne de 24 ans qui, depuis un an, étudie au Collège royal de musique à Londres.

« C’est un lieu tellement inspirant ! L’école est un château situé en face du Royal Albert Hall. […] C’est magnifique ! Je suis chanceuse. »

Sa formidable épopée commence le jour où ses parents l’inscrivent au cours d’Éveil musical dispensé à l’École des jeunes de la Faculté de musique de l’Université de Montréal. Elle a trois ans.

« À la fin du cours, les plus vieux venaient nous présenter leurs instrument­s. Je suis allée naturellem­ent vers le violoncell­e. Quand je suis sortie du local, j’ai dit à mes parents que j’allais devenir violoncell­iste ! (rires) »

À cinq ans, elle recevait en cadeau un violoncell­e jouet. Depuis, ses études ont toujours été orientées vers l’apprentiss­age de son instrument.

LE VIOLONCELL­E DU ROI

Le 1er septembre 2022, Marion déménage à Londres. Une semaine plus tard, le Royaume-Uni est catastroph­é d’apprendre le décès d’Élisabeth II.

Fin février 2023, les autorités du Collège s’enquièrent de ses disponibil­ités pour le mois de mai.

« On m’a seulement dit que c’était pour un événement important à grande visibilité et que je ne pouvais pas en parler. »

La Québécoise n’en fait pas de cas.

Finalement, début avril, on avise la violoncell­iste qu’elle jouera, au sein d’un quatuor, au concert du couronneme­nt du roi Charles III au château de Windsor le 7 mai. Et comme si ce n’était pas assez, elle apprend qu’on lui confiera un violoncell­e datant de 1804 et ayant appartenu à Charles, à l’époque où il étudiait à Cambridge.

Le lendemain du concert, on frappe à sa porte.

« On est venu me porter en main propre une enveloppe portant la mention “Buckingham Palace”. C’était une lettre signée de la main du roi Charles III me remerciant d’avoir participé au concert. Ma mère l’a encadrée et mise dans la cuisine. »

VIVRE SA VIE

Bien qu’elle évolue dans la sphère classique, Marion est ouverte à toutes les musiques. Elle peut aussi bien accompagne­r Jonathan Roy lorsque leurs horaires concordent qu’apparaître dans un clip d’Alicia Keys. On l’a aussi vue à Star Académie.

« C’est rafraîchis­sant ! » dit-elle avec un sourire radieux.

« Je suis vraiment d’avis qu’il faut vivre sa vie pour pouvoir conter une histoire avec son instrument. »

Marion terminera sa maîtrise l’an prochain. « Après mes études, je vais peut-être rester une année au Royaume-Uni et en Europe pour voir comment mon nom peut s’établir. En même temps, j’adore Montréal et je suis toujours contente de revenir ici. Je suis déchirée… »

À 24 ans, elle a toute la vie devant elle.

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