Le Journal de Montreal - Weekend
« C’est peut-être mon meilleur album » – Daniel Boucher
Dire que Daniel Boucher est un électron libre coule de source. L’artiste de 52 ans évite volontairement les sentiers battus en lançant À grands coups de tounes vol.2, un album éclaté qui sera offert exclusivement sur sa toute nouvelle plateforme numérique
« Tu ne le sors pas si tu ne penses pas que c’est ton meilleur album », lance en riant l’auteur-compositeurinterprète.
« On le dit souvent, c’est un peu cliché, mais j’en suis vraiment fier. Comme À grands coups de tounes vol.1, c’est un album de chansons qui n’ont pas nécessairement de fil conducteur dans la thématique. Mais c’est un tout cohérent musicalement. C’est le deuxième album que je fais avec Jean-Sébastien Chouinard et notre complicité a explosé. On est des gros tripeux de guitares et on a pas mal les mêmes références musicales, explique le fan des Beatles. J’ai trouvé mon frère de studio. »
EN PLEINE LIBERTÉ
Le temps qui passe, loin de tarir la passion pour la musique du chanteur de La Désise, la nourrit plutôt.
« C’est un métier où tu peux te raffiner avec le temps. Par exemple, les sportifs professionnels… À un moment donné, le corps ne suit plus. La musique, elle, se nourrit de toutes les expériences de vie. »
« Chaque fois que tu réussis à défaire un noeud dans ton existence, t’as une couche de conscience supplémentaire qui s’installe sur toi, ajoute-t-il. Une couche d’apaisement, si tu veux. Quand tu prends ta guitare le lendemain, ça paraît. »
Aujourd’hui, Daniel Boucher accepte davantage ses élans créatifs. « Comme les mélodies sucrées à la Beatles : évidentes, faciles à chanter, qui restent dans l’oreille. Quand je suis arrivé dans ce milieu, à la fin des années 1980, on avait tendance à vouloir résister aux refrains glorieux. J’assume de plus en plus les idées qui passent. Maintenant, j’aime laisser couler les tounes, comme une rivière qui descend à travers les roches. » À grands coups de tounes vol.2 laisse couler de grandes crues entre l’ouverture très décalée Dames Jean – « à la limite un peu malsaine » –, la mise en musique du poème Cantouque sans recours de Gérald Godin, l’indépendantisme sur Huit millions, un petit air de Gaspésie – où l’artiste vit aujourd’hui – sur En roulant vers Percé et Je peleurerai, qui affirme que l’artiste voit toujours la langue française comme un grand terrain de jeu.
SA PROPRE PLATEFORME NUMÉRIQUE
À l’image de sa musique, Daniel Boucher a sa façon bien à lui de gérer sa carrière. Pour marquer la sortie de son neuvième album, l’artiste a récemment lancé sa plateforme numérique, daniel boucher. que bec, pour le présenter de manière exclusive. Grâce à un « Danabonnement », les fans pourront accéder à divers contenus exclusifs.
« C’est une réaction à la façon dont on consomme la musique aujourd’hui, et les conséquences sur les revenus des artistes qui évoluent dans des marchés comme le Québec francophone, explique Daniel Boucher. Je ne suis pas en colère, je ne veux pas bouder, ajoute-t-il. Mais j’essaie quelque chose. »
À grands coups de tounes vol.2 est offert sur daniel boucher. que bec.